(Pékin) La grande métropole chinoise de Canton a annulé jeudi des centaines de vols et lancé le dépistage d’environ six millions d’habitants après la découverte d’un seul cas suspect de COVID-19.

Quasi épargnée par le coronavirus depuis deux ans, la Chine affronte depuis mars une hausse des cas, inédite depuis 2020 par son ampleur et qui frappe à des degrés divers de nombreuses provinces.

Shanghai, confinée, est la ville la plus touchée pour l’instant, avec des dizaines de nouveaux morts quotidiens. La capitale Pékin a déjà confiné environ 150 immeubles après une centaine de cas positifs en une semaine.

Conformément à sa stratégie zéro COVID-19, la Chine répond à cette flambée épidémique par des confinements, des restrictions aux voyages et l’isolement des personnes testées positives dans des centres de quarantaine.

Mais le variant Omicron, particulièrement contagieux, met à rude épreuve cette politique sanitaire.

La métropole de Canton, centre manufacturier et commercial majeur, a annoncé jeudi le dépistage d’environ un tiers de ses 19 millions d’habitants après un résultat « anormal » d’un test COVID-19 réalisé à l’aéroport.

La majorité des vols de la journée ont été annulés.

La grande ville de Hangzhou, près de Shanghai, a appelé mercredi soir neuf de ses 12 millions d’habitants à se faire dépister toutes les 48 heures s’ils veulent continuer à avoir accès aux espaces publics et aux transports en commun.

Une initiative qui fait suite à la découverte de plusieurs dizaines de cas positifs.

Le ministère chinois de la Santé a rapporté jeudi plus de 11 000 nouveaux cas positifs au niveau national.

Les mesures de restrictions auront de lourdes répercussions sur le tourisme durant les congés du 1er-Mai, qui débutent ce samedi et sont généralement l’occasion pour les Chinois de partir en vacances.

Ils devraient réaliser environ 100 millions de voyages en Chine durant ces cinq jours, soit une baisse de 62 % par rapport à 2021, a indiqué jeudi devant la presse Zhou Min, un haut responsable du ministère des Transports.

« J’avais pensé partir en vacances, mais avec l’épidémie, mieux vaut éviter de sortir, rester à la maison et trouver quelque chose d’intéressant à faire », déclare à l’AFP Wang Yang, un Pékinois de 34 ans.

« Déçu ? Non pas trop, car c’est quelque chose qui à trait à tout le pays, pas juste à notre petite personne. »

Reflux à Shanghai

Dans Shanghai confinée, beaucoup des 25 millions d’habitants se plaignent de difficultés d’accès à la nourriture et craignent d’être placés dans des centres de quarantaine collective, à l’hygiène et au confort aléatoires.

Mais le confinement semble doucement porter ses fruits : le ministère de la Santé y a recensé 10 622 nouveaux cas positifs – soit le total le plus bas depuis début avril.  

Certains habitants ont pu sortir dans la rue ces derniers jours.

À Pékin, 50 nouveaux cas positifs ont été annoncés jeudi. Il s’agit d’une stabilisation par rapport aux jours précédents.  

La capitale a lancé cette semaine une campagne de dépistage de la quasi-totalité de ses 22 millions d’habitants. Des immeubles supplémentaires ont été confinés jeudi, mais représentent pour l’heure une très petite part de la population.

Les Pékinois vivent toutefois dans l’appréhension d’un confinement généralisé.  

Des expositions, spectacles et cérémonies de mariage ont été annulés. Des gymnases ont également fermé. Mais les restaurants et commerces restent ouverts.

La mairie a appelé les habitants à ne pas quitter la capitale sauf nécessité absolue.