Rideau Hall remet les pendules à l’heure : non, la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, ne peut retirer sa confiance à l’endroit du gouvernement Trudeau. La rumeur a entre autres été propagée par un leader québécois du « convoi de la liberté ».

« Un message important du Bureau du secrétaire du gouverneur général », lit-on dans le bref avis qui coiffe une déclaration officielle publiée sur le compte Twitter de Rideau Hall, mardi en fin d’après-midi.

« Le Bureau du secrétaire du gouverneur général (BSGG) est conscient que de l’information incorrecte encourageant les citoyens à communiquer avec la gouverneure générale ou avec notre bureau afin de soumettre des votes de “non-confiance” circule sur les réseaux sociaux », indique-t-on.

« Cette information est erronée. Un tel registre ou processus n’existe pas », déclare le BSGG dans le message sur fond bleu royal.

« On va vous destituer toute la gang »

La rumeur d’un « vote de non-confiance » a notamment été propagée lundi soir par le leader québécois du mouvement des camionneurs, Georges Samman. Dans une vidéo vue par plus de 42 000 personnes sur Facebook, il a promis de démarrer un « mouvement national de vote de non-confiance pour rétablir un gouvernement qui est contrôlé et pris en charge par le peuple. »

« On va faire des votes de confiance qui vont être contrôlés par des agences privées que la population va choisir, et pas toi [Justin Trudeau] », a-t-il ajouté, dans une vidéo où il prétend que « plusieurs millions de personnes » ont participé à la manifestation de camionneurs d’Ottawa. La police d’Ottawa affirme qu’au plus, 15 000 personnes ont participé à l’évènement.

M. Samman promet ensuite de cibler le gouvernement de François Legault : « Toi aussi, ton vote de confiance s’en vient. On ne laissera pas des partis politiques existants jouer le show de boucane pour essayer de gagner le vote ou la confiance de la population », affirme M. Samman.

« On va vous destituer toute la gang, pis on va le faire démocratiquement. » M. Samman est à la tête de l’Union fait la force, qu’il présente comme un « parti » politique de la scène provinciale. L’organisation n’est cependant pas inscrite comme parti autorisé auprès du Directeur général des élections ni comme personne morale au registraire des entreprises.

Il se targuait, la semaine dernière, d’avoir récolté pour plus de 100 000 $ de dons pour aider les camionneurs, en utilisant une adresse Gmail associée à l’Union fait la force. La situation a fait l’objet d’une plainte d’un citoyen, que le DGEQ a dit prendre « très au sérieux », selon un échange de courriels obtenu par La Presse.

La Loi électorale prévoit des sanctions allant de 500 $ à 20 000 $ pour quiconque sollicite des contributions aux fins d’un parti ou d’un candidat sans être autorisé à le faire par le DGEQ.

M. Samman, qui a déjà plaidé coupable à des accusations de fraude et de fabrication de fausses cartes de débit en 2009, n’en est pas à ses premiers déboires avec les autorités. En mai dernier, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a obtenu contre lui un certificat de recouvrement pour le forcer à rembourser 10 500 $ de montant reçus en trop à la suite d’une fausse déclaration, indiquent des documents de cour obtenus par La Presse.

Protocole d’entente pour un nouveau gouvernement

Une faction du « convoi de la liberté » qui a paralysé le centre-ville d’Ottawa pendant 24 jours arrivait dans la capitale canadienne dans l’espoir de renverser le gouvernement de Justin Trudeau. Le président du groupe Canada Unity, James Bauder, avait élaboré un protocole d’entente [MOU en anglais] afin d’y parvenir.

Le protocole en question prévoyait l’instauration d’un nouveau gouvernement qui serait dirigé par lui-même, sa femme, Sandra Bauder, un autre membre de Canada Unity, Martin Brodmann, le Sénat du Canada, ainsi que la gouverneure générale, Mary Simon. Il a finalement été retiré le 8 février dernier.