Le photojournaliste mis à l’amende par la police de Québec alors qu’il attendait sur le trottoir pour un cliché du Château Frontenac n’aura finalement pas à faire face à la justice.

C’est que le constat d’infraction de 230 $ qui lui avait été remis a été annulé, selon ce qu’a appris John Morris mercredi, un peu plus de deux semaines après les faits.

Joint par téléphone, le photojournaliste basée à l’Île-du-Prince-Édouard raconte que la nouvelle lui a été transmise par le biais d’un courriel succinct des procureurs de la Ville de Québec mercredi.

Il affirme avoir tenté de les joindre la veille afin d’obtenir les preuves qu’ils entendaient présenter contre lui à son procès. « Dans ma tête, ce n’était pas une question de si, mais une question de quand » l’accusation à son endroit serait abandonnée, a-t-il expliqué lorsque joint au téléphone jeudi.

Relisez Notre reportage « Menotté alors qu’il prenait des photos du Château Frontenac »

Le photojournaliste basé à l’Île-du-Prince-Édouard se trouvait dans la Capitale-Nationale le 31 octobre dernier pour réaliser des photos du vieux Québec afin d’orner des calendriers ou des casse-têtes, une de ses activités en marge de ses collaborations avec Reuters, le Globe and Mail ou encore l’Agence QMI.

Il attendait devant le Consulat des États-Unis l’arrivée des nuages afin d’agrémenter un cliché du célèbre Château Frontenac lorsqu’un agent de sécurité l’aurait abordé, selon sa version.

Des agents du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) arrivés par la suite l’ont menotté, fouillé, placés à l’arrière d’un véhicule de patrouille avant de lui remettre son constat d’infraction. John Morris affirmait dès le départ qu’il allait contester cette amende.

L’affaire avait été décriée par l’Association canadienne des journalistes.

Vu la conclusion de cette saga, John Morris explique qu’il aimerait recevoir des excuses officielles de la part du SPVQ puisqu’il juge avoir été victime d’une « erreur ».

« Normalement, lorsqu’on fait une erreur, on s’excuse. Les Canadiens, nous sommes d’ailleurs connus pour nous excuser tout le temps », lance-t-il.

Une version précédente de ce texte mentionnait que la réponse reçue par John Morris provenait du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Ce dernier a plutôt confirmé qu’elle provenait des procureurs de la Ville de Québec à la Cour municipale. Nos excuses.