Une taxe kilométrique devrait être instaurée au Québec pour remplacer la taxe sur l’essence si l’on veut s’assurer d’un financement viable pour les infrastructures en transport et le réseau de transports en commun. C’est ce qu’avance la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) dans un mémoire rendu public lundi et présenté au ministère des Transports du Québec.

Dans son mémoire Pour un financement visionnaire de la mobilité, la CCMM demande au gouvernement « d’analyser tous les éléments qui seront requis pour instaurer une taxe kilométrique d’ici quelques années, en remplacement de la taxe sur l’essence ».

« La taxe sur l’essence n’est plus une solution pérenne pour assurer un financement dédié, indexé et récurrent des infrastructures, soutient la CCMM dans son mémoire. L’électrification des véhicules gagne du terrain et deviendra la norme au cours de la prochaine décennie. La consommation de carburant continuera donc de diminuer, et les revenus d’une taxe sur l’essence ne suivront pas le rythme des décaissements pour les dépenses en infrastructure. »

La Chambre estime que la taxe kilométrique « constituera la clé de voûte d’une stratégie de financement durable », alors que les infrastructures de transports sont surachalandées et que le réseau de transports collectifs subit une pression en hausse constante. Selon elle, la solution réside dans des mécanismes de tarification intelligente, tel qu’elle l’explique dans le document rédigé à la suite de consultations menées par le ministère des Transports pour déterminer des pistes de solutions aux sources de financement des infrastructures et équipements de transports, dans le cadre du chantier sur le financement de la mobilité durable et la Politique de mobilité durable – 2030.

« La taxe kilométrique, ajustée en fonction de différentes variables (distance, zone, heure), est identifiée comme étant la solution la plus optimale à long terme, en adéquation avec le principe d’utilisateur-payeur, peut-on lire. La technologie existe et commence à être déployée sur certains territoires en Europe (Belgique) et aux États-Unis (Oregon), principalement sur les poids lourds. »

Ce mécanisme de financement modulable inciterait l’adoption de nouveaux comportements, en plus d’avoir des bénéfices considérables sur les enjeux de congestion. Une taxe kilométrique pourrait être déployée dès 2024, croit la Chambre, qui conseille entre-temps au gouvernement d’augmenter la taxe sur l’essence comme mesure transitoire.