(New York) L’American Petroleum Institute (API), qui regroupe les industriels du secteur des hydrocarbures aux États-Unis, a confirmé mardi songer à soutenir l’instauration d’une taxe carbone pour lutter contre le changement climatique, un signe de l’évolution du secteur sur ce sujet.

« L’API et ses membres continuent de discuter et de réfléchir à une taxe carbone parmi d’autres solutions afin de réduire les émissions et d’atteindre les ambitions de l’Accord de Paris » sur le climat, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’organisme, qui compte plus de 600 entreprises du secteur pétrolier et gazier dont les majors ExxonMobil et Chevron.

Le Wall Street Journal s’est procuré un projet de déclaration dans lequel l’API se prononce concrètement en faveur d’une telle taxation, décrite comme « le principal instrument de politique gouvernementale pour réduire les émissions de CO2 tout en aidant à maintenir des prix de l’énergie abordables. »

La fédération se garde néanmoins d’avancer tout chiffre au sujet d’une possible tarification.

Une taxation du carbone a pour but de réduire la production de gaz à effet de serre en imposant un prix sur leur émission.  

Divergences et départs

La question du changement climatique est au cœur de divergences entre l’API et certains de ses membres européens, plus actifs dans la lutte contre le changement climatique et la transition vers les énergies renouvelables.

Mi-janvier, le groupe français Total a ainsi annoncé son intention de quitter la fédération, estimant que les positions de l’API étaient seulement « partiellement alignées » avec les siennes sur le climat.

La différence d’approche sur le principe de tarification du carbone faisait partie des raisons invoquées par l’entreprise pour justifier sa décision.

Total reprochait également à l’API « son soutien au relâchement de la réglementation américaine sur les émissions de méthane » et son adhésion à un groupe de pression opposé aux soutiens aux véhicules électriques.