(Montréal) Un premier réseau québécois regroupant les principaux acteurs du répit aux familles de personnes vivant avec un handicap vient de voir le jour.

Au terme de trois ans de concertation, plus d’une cinquantaine d’organismes et de partenaires impliqués auprès de personnes handicapées et de leur famille, regroupés à la Table de concertation provinciale pour le répit, ont choisi d’unir leurs forces pour donner naissance à Répit Québec.

Financée entre autres par la Fondation Lucie et André Chagnon et la Fondation Mirella et Lino Saputo, l’initiative vise à donner une voix plus forte à tous les organismes en dressant un portrait précis des services offerts, des ressources disponibles et des différents problèmes constatés dans le réseau, le tout pour ensuite déterminer des solutions communes.

« Ce dont on s’est rendu compte aussi, c’est que même si les ressources en répit ont toutes le même objectif de soutenir les parents et les familles des personnes avec un handicap, elles se sentent bien seules chacune dans leur région, explique en entrevue Carolyne Lavoie, porte-parole de Répit Québec. Le fait d’appartenir à un réseau, c’est vraiment fédérateur pour elles. On devient un lieu où on peut réfléchir ensemble à des solutions, partager des enjeux et les faire remonter vers les décideurs. »

« On a démarré des recherches pour comprendre l’écosystème du répit au Québec, ajoute Mme Lavoie. On est allés à la rencontre de parents, de responsables de ressources de répit, mais on a aussi recensé des initiatives inspirantes de la proche aidance pour les appliquer dans notre milieu. »

Deux demandes

Déjà, décrie-t-on, « le réseau est fragilisé par le manque criant de ressources », ce qui a forcé certains organismes de répit à ralentir ou cesser leurs activités. Certains sont même menacés de fermeture, faute de personnel et d’argent pour offrir de meilleures conditions de travail aux employés.

Comme pour beaucoup d’autres organismes communautaires et dédiés aux services sociaux, un financement récurrent et l’amélioration de l’accès aux services chez les clientèles les plus vulnérables constituent le nerf de la guerre pour les ressources en répit.

Répit Québec dénonce notamment les longs délais occasionnés par le processus de reconnaissance relatif à l’octroi d’aides financières liées aux familles, qui comportent différentes évaluations au sein du réseau public de santé et des services sociaux.

À peine mis au monde, Répit Québec y va de deux demandes auprès du gouvernement.

Le nouvel organisme interpelle d’abord celui-ci afin qu’il bonifie les allocations versées aux familles tout en leur offrant des options adaptées à leur réalité ; il souhaite également la collaboration de Québec pour qu’il soutienne des initiatives de promotion et de valorisation des services de répit auprès des étudiants en éducation spécialisée, en psychoéducation et en travail social, entre autres.

D’autant plus que les besoins ne feront que croître dans un avenir rapproché.

« On est déjà dans l’augmentation et dans la complexification des besoins, relève Mme Lavoie. La pandémie a amené des besoins plus complexes, mais a aussi entraîné des pertes d’acquis. Il a fallu que le répit se réinvente un peu. »

Les clientèles se diversifient aussi. « Il faut du répit pour tout le monde ; aussi bien les enfants que les adolescents, les jeunes adultes, mais aussi les adultes. Le vieillissement de la population est un enjeu auquel on est aussi confrontés », poursuit Mme Lavoie.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.