(Washington) La décision de Donald Trump de retirer les soldats américains stationnés en Syrie près de la frontière turque ne concerne que 50 à 100 membres des forces spéciales qui seront « redéployés vers d’autres bases » à l’intérieur du pays, a déclaré lundi un haut responsable américain.

« Il ne s’agit pas d’un retrait de Syrie », a assuré ce responsable, ajoutant que ce redéploiement ne représentait en aucun cas « un feu vert » à une offensive militaire turque contre les forces kurdes dans le nord-est syrien

L’annonce de ce redéploiement a été interprétée comme un feu vert à une opération militaire de la Turquie contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Mais ce haut responsable du département d’État américain a assuré que Donald Trump avait clairement dit à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan que les États-Unis ne soutenaient pas une telle opération.

« Nous pensons que cette opération est une très mauvaise idée », a-t-il expliqué.

Selon lui, le chef de l’État turc pensait pouvoir obtenir un soutien militaire du président Trump, et a été surpris par sa réponse négative.

Le retrait limité vise d’ailleurs, à l’en croire, à éviter que les troupes américaines près de la frontière ne soient pas prises dans d’éventuels combats entre les Turcs et les Kurdes. « Nous ne voulions pas que la présence de ces troupes soit interprétée comme un soutien à cette opération, et nous ne voulions pas non plus donner l’impression d’essayer de stopper l’avancée turque. Du coup, la meilleure chose à faire était de retirer ces soldats », a-t-il dit, évoquant une simple « décision tactique ».

« Au-delà de cela, notre posture militaire n’a pas changé dans le nord-est » de la Syrie, a-t-il assuré.

Cette posture militaire reste toutefois confuse. Donald Trump a annoncé en décembre 2018 le retrait de toutes les forces américaines de Syrie, avant d’accepter, sous la pression internationale et même de ses conseillers, de maintenir une « force résiduelle ».

« Il a dit à plusieurs reprises […] que ce retrait se poursuivait », « mais à ce stade, il n’y pas de décision de retirer le reste des forces américaines du nord-est de la Syrie », a assuré ce responsable.