Notre journaliste se balade dans le Grand Montréal pour parler de gens, d’évènements ou de lieux qui font battre le cœur de leur quartier

Rares sont les grands espaces verts privés auxquels le public a accès, d’où l’intérêt de la nouvelle cour intérieure de la Place Gare Viger, qui profite aux clients de l’hôtel Hyatt Centric, aux locataires des appartements, mais aussi aux passants, travailleurs et habitants du Vieux-Montréal.

« Avant, c’était un stationnement, rappelle Marie-Geneviève B-Pellant, directrice du développement du Groupe Jesta, propriétaire des lieux. Nous voulions faire partie de la communauté et tisser des liens avec le quartier en créant une place accueillante et sûre où tous se sentent bienvenus. »

On décrit la Place Gare Viger, inaugurée officiellement il y a quelques jours, comme « un campus urbain à usages mixtes ». Elle prend vie autour d’un bâtiment historique : le Château Viger, autrefois une luxueuse gare-hôtel construite entre 1896 et 1897 par le Canadien Pacifique.

Son allure noble avec des tours rappelle celle du Château Frontenac, se dit-on en apprenant que c’est une conception du même architecte, Bruce Price, à qui l’on doit aussi le Banff Springs Hotel. Ce dernier était inspiré par le style des châteaux de la Loire avec leurs tourelles en poivrière.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le Château Viger vu du square Viger, à quelques pas du CHUM

Des bureaux, un hôtel et des appartements

L’édifice du Château Viger est entièrement occupé par les centaines d’employés de la société montréalaise de technologie Lightspeed. Dans une tour adjacente au Château Viger (géré par Allied), on trouve les bureaux de Novartis Pharma et, sous peu, ceux d’une société de jeux vidéo.

Ouvert il y a près d’un an, l’hôtel Hyatt Centric a pour sa part son hall et comptoir d’accueil rue Notre-Dame Est, tout près de l’entrée principale de la cour intérieure. C’est aussi par là qu’entrent les locataires des 321 appartements qui se louent au mois, ainsi que les clients du restaurant Cartier Arms. Fait à souligner : les chiens sont bienvenus.

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L’hôtel Hyatt Centric et les appartements de la Place Gare Viger

Il s’agit du premier hôtel Hyatt Centric au Canada, précise le directeur des opérations Kevin Gillepsie.

Le concept est axé autour d’un style de vie local et proche de la communauté. Chaque employé est un concierge qui peut suggérer des secrets bien gardés de Montréal.

Kevin Gillepsie, directeur des opérations de l’hôtel Hyatt Centric

On veut que les clients se sentent comme des Montréalais pendant leur séjour. « L’idée des Hyatt Centric, c’est d’être au cœur de l’action. »

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La cour intérieure végétalisée de la Place Gare Viger fait 35 000 pi2. « La cour est vraiment rassembleuse dans le quartier. Des gens viennent y promener leurs chiens », constate Kevin Gillepsie, directeur des opérations de l’hôtel Hyatt Centric. Il pose ici avec Marie-Geneviève B-Pellant, directrice du développement du Groupe Jesta.

À table au Cartier Arms

De style anglais, le restaurant de l’hôtel est exploité par le Groupe Burgundy Lion (Bishop & Bagg, Wolf & Workman). « Ce n’est pas un restaurant d’hôtel, mais de quartier », affirme Marie-Geneviève B-Pellant. Bon à savoir : le Cartier Arms est ouvert sept jours sur sept et pour le déjeuner.

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Le Cartier Arms

Les clients de l’hôtel et les locataires des appartements se croisent dans des pièces communes auxquelles le public a également accès. C’est le même concept « d’échanges » et « d’usages mixtes » au studio d’entraînement RushCycle.

Sur le toit, au 14e étage, se trouve la piscine de l’hôtel (ouverte toute l’année comme un spa) avec une vue à couper le souffle sur le fleuve, le centre-ville et la nouvelle œuvre murale de Françoise Sullivan. Il y a aussi un restaurant éphémère.

Lors de notre visite, un couple d’Américains – elle de la Floride, lui de la Californie – admirait le paysage fluvial. Le but de leur première visite à Montréal ? « Voir les couleurs de l’automne », a répondu Debra Nardi. Son amoureux Steve Savoldelli et elle étaient arrivés la veille et ils étaient déjà sous le charme. « Voulez-vous nous adopter ? », a blagué l’homme qui comptait visiter le Musée des beaux-arts et profiter de la gastronomie montréalaise. « Quelle belle ville ! »

  • Un couple d’Américains, Debra Nardi et Steve Savoldelli, profite de la vue.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Un couple d’Américains, Debra Nardi et Steve Savoldelli, profite de la vue.

  • La vue de l’autre côté de la terrasse sur le toit

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    La vue de l’autre côté de la terrasse sur le toit

  • L’une des 177 chambres d’hôtel

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

    L’une des 177 chambres d’hôtel

  • La vue sur le pont Jacques-Cartier et la Brasserie Molson à partir d’un studio à louer au mois

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    La vue sur le pont Jacques-Cartier et la Brasserie Molson à partir d’un studio à louer au mois

  • Une salle à usages mixtes

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    Une salle à usages mixtes

  • Ce papier peint l’artiste locale Stephanie Coleman, propriétaire de Mezari Atelier & Boutique Inc., reproduit des « montréalités ».

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    Ce papier peint l’artiste locale Stephanie Coleman, propriétaire de Mezari Atelier & Boutique Inc., reproduit des « montréalités ».

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Marquer le passé

Quand le Groupe Jesta a acquis l’ancienne gare-hôtel Viger, en 2012, la bâtisse historique avait besoin d’amour après avoir servi de bureaux à la Ville de Montréal. Le Groupe Jesta a tenu à garder des traces du passé avec de petits détails, souligne Marie-Geneviève B-Pellant. Dans la cour intérieure, par exemple, on peut voir à deux endroits exactement les rails de chemin de fer.

Sur la façade de l’hôtel, la brique normande est typique du Vieux-Montréal alors que le recouvrement de zinc rappelle les clochers d’église. « Le joyau, c’est le château, et de nombreuses surfaces réfléchissantes le mettent en valeur », ajoute Marie-Geneviève B-Pellant en citant le travail des architectes de la firme Provencher Roy.

La directrice du développement du Groupe Jesta fait valoir que la Place Gare Viger attirera les gens vers l’est du Vieux-Montréal. « On devient la porte d’entrée du développement de l’est de Montréal avec l’arrivée du Quartier des lumières et de la Brasserie Molson. »

Dans quelques années, la rue Notre-Dame Est, à quelques pas de là, sera en effet complètement transformée. On aura certainement l’occasion d’en reparler.

Dans une première version de cet article, il a été omis de mentionner que le papier peint apparaissant dans une photo était l’œuvre de l’artiste locale Stephanie Coleman, propriétaire de Mezari Atelier & Boutique Inc..