Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, assure que le Québec ne manquera pas d’électricité. Il a relancé les hostilités avec Le Journal de Montréal, accusant le quotidien de « faire peur au monde ».

Article du Journal de Montréal à la main, les yeux rivés sur les caméras des chaînes d’information, M. Fitzgibbon a attaqué le travail des journalistes du quotidien, lors d’une mêlée de presse, vendredi, en marge d’une allocution organisée par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). « Je dirais à la population du Québec de faire attention aux titres de journaux comme ça. C’est de la mauvaise information. Le Québec ne manquera pas d’énergie. »

Le Journal de Montréal rapportait plus tôt vendredi qu’Hydro-Québec anticipe qu’elle aura besoin de nouveaux approvisionnements à partir de l’hiver 2027-2028, soit deux ans plus tôt qu’elle ne l’anticipait l’an dernier.

Visiblement piqué au vif lorsqu’un journaliste du quotidien lui a posé une question de suivi sur le sujet, le ministre a qualifié l’article d’« inacceptable » et de « mauvais ». Il a demandé au journaliste de « cesser de faire peur au monde ».

M. Fitzgibbon affirme que les clients d’Hydro-Québec ne risquent pas de manquer d’électricité dans les prochaines années. « On a de l’énergie pour le résidentiel, pour le commercial et pour l’industriel sur une base organique [les installations déjà existantes], explique-t-il. Il n’y a aucun problème énergétique. Pour les nouveaux projets industriels, il faut être parcimonieux. »

Le ministre affirme qu’il reste 500 mégawatts encore disponibles pour de nouveaux projets industriels. « Le chiffre va augmenter parce qu’on va mettre de l’éolien. »

Relations tendues

Ce n’est pas la première fois que le ministre s’en prend aux journalistes du Journal de Montréal.

L’an dernier, il avait dénoncé publiquement sur les réseaux sociaux les questions d’un journaliste portant sur un don personnel qu’il avait fait à HEC Montréal, son alma mater. En avril, il avait pris à partie un autre journaliste du quotidien, l’accusant de « ressasser de vieilles histoires » au sujet de rencontres qu’il avait eues avec des partenaires d’affaires.

Ces prises de bec avec le média détenu par Québecor lui avaient valu des critiques de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

« Le rôle des journalistes est de poser des questions, avait répliqué le vice-président de la FPJQ, Éric-Pierre Champagne (il est maintenant président du comité exécutif), en décembre dernier. Même si M. Fitzgibbon n’aime pas que l’on regarde les actions qu’il a posées, en tant que ministre, avec des antécédents en matière d’éthique, il est tout à fait normal que des journalistes fouillent les dossiers et lui posent des questions légitimes. »

Au Journal de Montréal, on assurait que son équipe ne plierait pas devant les critiques du ministre, en avril dernier. « Nos journalistes font leur travail, avait réagi le directeur de la section économique du Journal de Montréal, Yves Daoust. On va continuer de faire nos enquêtes. »