L’année 2023 s’est conclue avec un recul des ventes résidentielles dans toute la province de Québec et une légère accumulation de propriétés sur le marché, mais les prix sont restés stables, selon les dernières données publiées par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

Niveau d’activité inférieur à la moyenne

Les ventes résidentielles ont encore chuté au Québec en 2023, et ce, dans toutes les catégories de propriétés, indiquent les dernières statistiques compilées à partir de la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers. Le recul se chiffre à 10 995 transactions de moins qu’en 2022, soit au total 75 853. À l’échelle de la province, il s’agit d’une baisse de 13 %. La région métropolitaine de Montréal a subi une diminution des transactions de 14 % tout comme celle de Sherbrooke, tandis que celle de Gatineau a chuté de 15 %. Québec, Trois-Rivières et Saguenay ont mieux fait avec - 7 %. C’est à La Tuque que le marché résidentiel a connu sa plus forte baisse, soit - 36 %. Sept-Îles a reculé de 26 %, Charlevoix de 25 % et Mont-Tremblant de 21 %. Trois marchés seulement ont augmenté légèrement leurs transactions, soit Sainte-Adèle (+ 1 %), Alma (+ 4 %) et Montmagny (+8 %).

Prix stables

Bien que les premiers acheteurs auraient espéré des chutes considérables du prix des propriétés, à cause notamment des taux d’intérêt élevés et d’une légère hausse des maisons disponibles, les statistiques indiquent une stabilité. Le prix médian des unifamiliales au Québec s’est établi à 416 500 $ en 2023, le même qu’en 2022. Le prix médian des copropriétés a connu une légère baisse de 1 % par rapport à 2022 pour s’établir à 360 000 $. Quant aux petites propriétés à revenus, leur prix a augmenté de 4 % et leur prix médian se chiffre à 520 000 $.

Les acheteurs qui ont mis la main sur une maison unifamiliale de la région métropolitaine de Montréal ont payé 2 % moins cher qu’en 2022 avec un prix médian de 541 000 $.

À Québec, ils ont plutôt fait face à une légère hausse de 3 % pour l’unifamiliale, le prix médian atteignant 350 000 $. Du côté de Sherbrooke, le prix médian des unifamiliales a grimpé de 8 % et atteint maintenant 377 943 $. Lorsqu’on décortique les prix médians par régions, le portrait ne reflète pas celui à l’échelle de la province. À Mont-Tremblant, par exemple, le prix médian des unifamiliales a grimpé de 9 %, à Mont-Laurier de 10 % et à Matane de 15 % par rapport à 2022.

Premiers acheteurs discrets

Même si 2023 a vu une légère accumulation de propriétés à vendre, avec une hausse de 24 %, ce n’est pas suffisant pour faire basculer le marché en faveur des acheteurs. « Le quatrième trimestre témoigne justement d’un marché où les premiers acheteurs sont encore moins nombreux, analyse Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’APCIQ, dans un communiqué. On observe deux phénomènes qui les incitent à remettre […] leur projet d’achat : le climat d’incertitude économique et les expectatives de baisse des taux d’intérêt en 2024. » Selon lui, dans ce contexte, les vendeurs sont aussi portés à remettre leur projet de vente. Charles Brant observe cependant que les acheteurs expérimentés ont profité de la hausse marquée du prix de leur propriété pendant la pandémie et avaient les moyens de conclure des transactions. Or ce ne sera pas suffisant, a expliqué l’expert, pour assurer une fluidité du marché.

Hausse des délais de vente

Les propriétaires qui ont décidé de mettre leur propriété à vendre en 2023, par choix ou par obligation, ont dû être patients et devront continuer de l’être si elle n’est pas encore vendue. Le délai de vente moyen des unifamiliales au Québec était de 54 jours en 2023, soit 13 jours de plus qu’en 2022, où il en fallait 41. Ce délai n’a cependant rien de comparable à 2019, où les vendeurs patientaient en moyenne 98 jours pour conclure une transaction, voire 107 jours en 2018. Ceux qui vendaient une copropriété ou de petites propriétés à revenus ont dû compter 14 jours de plus en 2023 pour s’en départir avec des délais de 58 jours et 75 jours.