(Rome) Le sulfureux Silvio Berlusconi, président du club de football de Monza, a assuré avoir motivé ses joueurs en leur promettant d’amener « dans le vestiaire » un « autobus de p… es », selon une vidéo largement diffusée mercredi par les médias italiens.  

L’ancien premier ministre et actuel président du parti Forza Italia, âgé de 86 ans, a tenu ces propos, qualifiés de « malheureux » par de nombreux médias, lors du dîner de Noël du club organisé mardi soir, selon l’agence italienne Ansa.

Micro à la main, Silvio Berlusconi se réjouit notamment d’avoir choisi en septembre un nouvel entraîneur « bon, sympathique, gentil et capable de motiver nos joueurs ».  

« Moi, j’y ai ajouté une motivation supplémentaire, parce que j’ai dit aux joueurs : la Juventus, l’AC Milan, etc, arrivent maintenant et si vous gagnez contre une de ces grandes équipes, je vous amène dans le vestiaire un autobus de p… es », y lance-t-il, sous les rires de l’assemblée.  

La Gazzetta dello Sport a regretté une « sortie malheureuse ». La Repubblica a remarqué que cet extrait n’a pas été diffusé sur le compte Twitter de Berlusconi où il a posté des vidéos de cette soirée avec les joueurs, les dirigeants du club et les sponsors.  

Ces propos ont suscité des réactions dans le pays : « Nous demandons à la présidente du Conseil Giorgia Meloni, la première femme présidente du Conseil, ce qu’elle pense des mots honteux » de Silvio Berlusconi, a lancé dans la Chambre des députés Emma Pavanelli, députée du mouvement Cinq étoiles.  

Laura Boldrini, ex-présidente de la Chambre des députés, classée à gauche, a dénoncé sur Twitter des « paroles indignes, encore plus ignobles quand elles sont prononcées par un sénateur de la République et un chef de parti ».  

« Ce n’est plus acceptable, le “Eh, ça va bien, c’était seulement une blague…” », a réagi pour sa part auprès de l’AFP Mari Casalucci, membre du mouvement trans/féministe « Non Una Di Meno ».  

« Ce qu’a dit Berlusconi est une phrase violente », a-t-elle ajouté.

En soirée, Silvio Berlusconi a regretté des « commentaires aussi malveillants qu’insignifiants » après ce qu’il a qualifié de « simple blague de vestiaire » dans un message posté sur ses réseaux sociaux.

« Je plains ces critiques », a-t-il ajouté, en regrettant leur « manque d’humour ».  

L’ancien premier ministre reste associé en Italie mais aussi à l’étranger au « Rubygate », affaire de soirées libertines organisées par ses soins avec des jeunes filles parfois mineures. Il a été acquitté de prostitution de mineure, mais reste en procès pour subornation de témoin dans cette affaire.

Monza, racheté en 2018 par l’ancien président de l’AC Milan, dispute la première saison de son histoire en Serie A (1re division). Le club lombard est actuellement quatorzième.