Pour exploiter le potentiel hydroélectrique de la rivière Saint-Maurice, dotée d’un débit important et de chutes très élevées, plusieurs barrages, réservoirs et centrales ont été construits au début du XXe siècle pour stabiliser le débit de la rivière et en extraire de l’énergie. Survol de ce complexe hydroélectrique qui permet à Hydro-Québec de réguler 40 % de l’eau de cette rivière fougueuse.

Barrage de La Tuque

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le barrage de La Tuque

  • Année de construction : 1940
  • Hauteur : 40 m
  • Superficie du réservoir : 800 ha

La centrale de La Tuque a une production de 294 MW. Elle a remplacé en 1940 une plus vieille centrale. La chute sur laquelle elle sied a permis l’industrialisation de la ville de La Tuque. Au début du XXe siècle, le débit de la rivière a été partagé entre des entreprises de pâtes et papiers et d’hydroélectricité. Notamment la Canada Iron Corporation à Trois-Rivières, la Quebec and St. Maurice Industrial Company à La Tuque, la Laurentide Company à Grand-Mère et la Shawinigan Water and Power Company à Shawinigan, rappelle Hydro-Québec. Avant la nationalisation, l’eau de la rivière était régularisée par une institution commune, la Saint Maurice Hydraulic Company.

Barrage Matawin

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  • Année de construction : 1930
  • Hauteur : 27 m
  • Superficie du réservoir : 9505 ha

Ce barrage a créé le réservoir du Lac-Taureau. Il s’agit d’un des réservoirs annuels du Saint-Maurice, qui sont beaucoup plus petits que celui du Gouin. Entre son niveau maximum et son niveau le plus faible, il y a 13 mètres d’écart. Il est vidé à la fin de l’hiver pour être rempli à la fonte des neiges. L’été, une entente avec la mairie de Saint-Michel-des-Saints prévoit un écart de niveau de 30 centimètres pour permettre aux villégiateurs de pratiquer des activités nautiques. Des « travaux majeurs […] requis afin d’assurer la pérennité de cet ouvrage » devront être réalisés, mais pas « avant plusieurs années ».

Barrage Gouin

PHOTO FOURNIE PAR HYDRO-QUÉBEC

Le barrage Gouin

  • Année de construction : 1918
  • Hauteur : 24,17 m
  • Superficie du réservoir : 130 276 ha

Construit dans les années 1910 par la Shawinigan Water and Power Company, ce barrage a créé un réservoir multiannuel, c’est-à-dire qu’il est tellement gros qu’il permet de compenser au-delà d’une année les variations de précipitations sur cet immense territoire. Entre son niveau le plus bas juste avant la crue du printemps et son niveau maximum d’exploitation, il y a 11,3 mètres d’écart, mais cet écart n’est jamais atteint dans une même année. Des études sont en cours pour évaluer la réhabilitation de l’évacuateur.

Barrage La Trenche

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Le barrage de La Trenche

  • Année de construction : 1951
  • Hauteur : 61,90 m
  • Superficie du réservoir : 1448 ha

Cet ouvrage sera le prochain à être remis à neuf. Hydro-Québec prévoit une « réfection des six groupes turbine-alternateur avec une augmentation de la puissance installée de 48 MW », ainsi que « l’augmentation de la capacité d’évacuation pour le passage d’une crue maximale probable compte tenu de l’impact des changements climatiques ». Comme la majorité des centrales du Saint-Maurice, elle est au fil de l’eau. Sa puissance installée est de 302 MW.

Barrage de Rapide-Blanc

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Le barrage de Rapide-Blanc

  • Année de construction : 1934
  • Hauteur : 41,75 m
  • Superficie du réservoir : 8260 ha

Le barrage de Rapide-Blanc abrite une centrale hydroélectrique de 204 MW, présentement en réfection, et permet de créer un réservoir à même la rivière Saint-Maurice, au nord de La Tuque. Entre son niveau maximum et son niveau le plus bas, il y a 9 mètres d’écart. En été, en vertu d’une entente avec les riverains, des pourvoyeurs et des villégiateurs notamment, cet écart maximum est de 50 centimètres. « Il ne s’agit pas d’engagement ferme de notre part, puisque la sécurité du public et des aménagements demeure toujours le premier critère dans l’exploitation d’un réservoir », précise Hydro-Québec.

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