La majorité des jeunes adultes s’informent quotidiennement sur Facebook et Instagram, mais 51 % d’entre eux n’ont pas changé leurs habitudes malgré le blocage des nouvelles par Meta. C’est ce que révèle un sondage réalisé par CROP et le Centre d’études sur les médias.

Réseaux sociaux, chouchous des jeunes

Les 18-34 ans consultent Facebook et Instagram chaque jour pour suivre l’actualité en ligne dans une proportion de 70 %, contre 63 % chez les 35-54 ans et 47 % chez les 55 ans et plus. À l’inverse, ce sont les 55 ans et plus qui s’informent le plus auprès des sites ou des applications des médias canadiens (39 %). Seulement 16 % des 18-34 ans consultent l’actualité directement sur les sites de nouvelles ou sur leurs applications, et 33 % des 35-54 ans. Google arrive d’ailleurs en tête des sites les plus consultés pour se tenir au courant de l’actualité en ligne, et ce, chez tous les groupes d’âge.

Des habitudes chamboulées

Comme les 18-34 ans consultent davantage les réseaux sociaux pour s’informer, leurs habitudes sont aussi plus perturbées par le blocage des nouvelles sur Facebook et Instagram. En effet, 45 % des 18-34 ans affirment que leurs habitudes de consommation des nouvelles sont « beaucoup » ou « assez » perturbées par le blocage, contre 21 % chez les 55 ans et plus. Depuis le 1er août, Meta bloque les nouvelles sur Facebook et Instagram en réponse à la Loi sur les nouvelles en ligne qui entrera en vigueur en décembre. Celle-ci obligera les géants du web à verser une redevance aux médias canadiens lorsqu’ils partagent leurs contenus.

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Chamboulés, mais…

Étrangement, si les 18-34 ans affirment que leurs habitudes sont « dérangées » par le blocage des nouvelles, ils n’ont pas tous changé leurs manières de consulter l’actualité : 30 % d’entre eux affirment continuer à s’informer sur Facebook et Instagram malgré le blocage ; 21 % affirment qu’ils n’ont pas changé leurs habitudes, mais qu’ils pourraient le faire si la situation persiste ; 31 % disent qu’ils ont changé leurs habitudes. Par ailleurs, 66 % des 1000 personnes sondées la semaine dernière ont dit avoir remarqué le blocage, contre 34 % qui n’ont remarqué aucun changement depuis le 1er août.

Une population moins informée ?

Selon Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias, s’informer davantage sur les réseaux sociaux rend plus vulnérable à la désinformation. « Des gens moins informés, ça a toujours existé. Mais en ce moment, c’est en raison d’un environnement technologique et de la puissance d’un groupe [Meta] qui peut décider de restreindre la place de l’information sur ses plateformes. C’est très préoccupant », souligne celle qui est aussi professeure au département d’information et de communication de l’Université Laval.

Pour ou contre une redevance ?

En ce qui concerne la Loi sur les nouvelles en ligne (« loi C-18 »), 48 % des répondants croient que Facebook et Instagram devraient verser une redevance aux médias lorsqu’ils relaient leurs contenus, alors que 24 % sont plutôt d’avis que les deux réseaux sociaux ne devraient rien verser aux médias. Parmi les personnes sondées, 28 % affirment ne pas avoir d’opinion sur le sujet. Par ailleurs, 50 % des répondants croient que Meta devrait s’entendre avec les médias concernant le versement de redevances, et 34 % estiment que le gouvernement fédéral devrait statuer sur les modalités de compensation.

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