(Québec) Le carré rouge porté par des leaders étudiants a causé tout un émoi au congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ) en fin de semaine. Ils déplorent le traitement que leur ont réservé le parti et le premier ministre François Legault lui-même.

Présents à titre d’observateurs, comme d’autres porte-parole de groupes sociaux, quatre représentants de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) portaient le célèbre symbole du printemps érable afin de souligner les 10 ans de la grève étudiante, comme ils le font sur une base régulière depuis le 22 mars.

La nouvelle présidente de la FECQ, Maya Labrosse, soutient que le parti leur a refusé l’accès au congrès même s’ils étaient dûment inscrits. « On est venu nous dire qu’on n’avait pas le droit d’être présents sur les lieux et qu’on allait nous rembourser nos billets si on quittait sans trop faire de bruit », allègue-t-elle.

À la suite d’échanges avec différents contacts au sein du gouvernement, les quatre étudiants ont finalement pu demeurer sur place. Mais selon Mme Labrosse, le parti a tenté de les expulser à deux autres occasions. Ils ont dû faire encore des démarches pour rester.

« Un manque complet d’écoute »

Comme d’autres observateurs présents, ils ont tenté de rencontrer François Legault pour lui parler de différents dossiers, dont leur revendication de gratuité scolaire effective. Mais « le carré rouge a dérangé » le premier ministre, selon Mme Labrosse.

« On s’est butés à un manque complet d’écoute de la part du premier ministre. Il n’a pas été capable de passer par-dessus notre carré rouge pour écouter ce qu’on avait à dire. Il nous a dit qu’on était là pour les mauvaises raisons. Il nous a dit : ‟Vous êtes avec Gabriel ! » », raconte-t-elle. M. Legault faisait allusion à Gabriel Nadeau-Dubois, leader de la CLASSE lors du printemps érable et aujourd’hui co-porte-parole de Québec solidaire.

« Il avait vraiment l’air choqué », « il n’a pas voulu qu’on place un mot » et « les gardes du corps se sont mis autour de lui », ajoute Maya Labrosse.

Selon l’attaché de presse de M. Legault, Ewan Sauves, le premier ministre « a pris le temps d’échanger avec eux ». « Ils portaient le carré rouge pour souligner les 10 ans de la grève étudiante et nous estimions simplement que ce n’était pas le lieu ni le moment pour le faire. Ils plaidaient entre autres pour la gratuité scolaire effective et M. Legault leur a dit que ce n’était pas une position qui est proposée par la CAQ. »

Il reconnaît qu’il y a eu « un enjeu à l’inscription », mais il soutient que « le tout a été réglé rapidement ». « Ils ont eu accès à tous les évènements et activités du congrès. »

La FECQ, « une organisation non partisane » qui représente 78 000 étudiants, demandera une rencontre avec le premier ministre pour présenter ses priorités en vue des élections, précise Maya Labrosse.