(Montréal) Québecor veut étendre sa marque Fizz dans le reste du Canada et s’apprête à lancer son concept entièrement en ligne dans l’Ouest canadien « dans les prochaines semaines ».

Le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a dévoilé ses intentions pour la marque Fizz, lors d’une conférence, mardi, devant le Canadian Club à Toronto.

L’entreprise montréalaise s’apprête à lancer la marque Fizz à Vancouver, Edmonton et Calgary « dans les prochaines semaines », a annoncé le dirigeant. « C’est la phase bêta du lancement, les gens qui vont s’abonner vont pouvoir profiter d’un forfait au rabais. »

Il a également évoqué le lancement « graduel » de la marque à travers le Canada en 2024. « Soyez prêt ! ».

Avec son modèle entièrement en ligne, la marque Fizz offre des abonnements à la téléphonie sans-fil et à internet à plus bas prix grâce à des frais d’exploitation moins élevés.

Plus tôt en novembre, le chef des finances de Québecor, Hugues Simard, a reconnu que Fizz contribuait à la baisse du revenu par abonnés de l’entreprise. « Ça réduit notre revenu par abonné en raison des prix plus bas, mais les coûts d’exploitation sont moins élevés, ce qui fait en sorte de maintenir nos marges. Au bout du compte, nous portons notre attention sur la rentabilité. »

L’expansion canadienne de Québecor est surveillée de près par les analystes depuis la conclusion de l’acquisition de Freedom Mobile en avril pour un montant de 2,85 milliards. L’entreprise identifie le marché hors Québec comme une avenue de croissance tandis que ses activités arrivent à maturité au Québec.

L’analyste de Financière Banque Nationale, Adam Shine, souligne que l’entreprise a donné peu de détails quant à ses intentions dans l’Ouest canadien et que son attention semble concentrée sur l’Ontario pour le moment. « Plus de détails sont attendus en temps et lieu. »

Telus semble s’être préparée à une éventuelle incursion de Québecor dans l’ouest en faisant de Public Mobile une marque entièrement en ligne, avance M. Shine.

Pour sa part, l’analyste de Banque Scotia, Maher Yaghi, ne s’attend pas à ce que les prix fondent davantage dans le reste du Canada sous l’effet de la concurrence de Québecor. « Avec les prix offerts par Freedom, la société s’approche du point d’équilibre, où elle offrirait son service à perte. Nous ne pensons pas que Freedom fera une offensive plus intense sur les prix, sinon cela se ferait à perte et l’entreprise veut éviter cette situation afin de rembourser sa dette. »

« Les résultats de Québecor démontrent qu’elle ajoute plus de nouveaux abonnés, poursuit l’analyste de Banque Scotia. Ça devrait réduire la pression sur la direction, qui n’aurait pas besoin de réduire les prix encore plus. »