Que vous cherchiez à vous établir dans un futur quartier cool, que vous soyez amateur d’architecture ou d’urbanisme ou tout simplement amoureux de Montréal, il faut voir l’exposition gratuite Le Montréal du futur, qui bat son plein jusqu’au 20 juin au 1000, De La Gauchetière.
Même ceux qui croient que Montréal se porte mal ont intérêt à découvrir les quelque 75 exposants, parmi lesquels on trouve des promoteurs immobiliers, des firmes d’architectes et la Ville de Montréal. Avec des maquettes, des photos ou des tableaux, ils présentent des projets résidentiels, institutionnels et commerciaux qui changeront le visage du Grand Montréal.
« Montréal est en renaissance. C’est du jamais vu depuis des décennies, affirme Robert J. Vézina, fondateur de l’exposition. Il y a beaucoup de tours au centre-ville en construction, mais c’est aussi toute la périphérie immédiate qui se transformera en nouveaux quartiers. »
Une carte signée par la bande de geeks d’Agora Montréal permet de voir à quoi ressemblera la silhouette du centre-ville de Montréal une fois que seront achevés tous les chantiers annoncés et en cours, dont ceux de la Tour de la Banque Nationale (qui se distinguera par une façade courbée en verre) et du 900, Saint-Jacques (qui comptera 62 étages de logements locatifs).
« Agora compte 1000 membres bénévoles qui sont des trippeux d’architecture et de développement urbain, explique Robert J. Vézina. Ils créent des modèles 3D qu’ils superposent à Google Earth. En un seul coup d’œil, on peut voir le centre-ville du présent et du futur avec des couleurs. »
Une grande maquette en bois permet aussi de voir de plus près à quoi ressemblera l’immense espace autour de l’ancienne brasserie Molson, qui offre une grande fenêtre sur le fleuve Saint-Laurent. C’est sans compter le Quartier des lumières (sur l’ancien site de Radio-Canada) et l’esplanade Cartier, de l’autre côté du pont Jacques-Cartier, à l’est.
Plus à l’ouest, c’est le projet de Bridge-Bonaventure qui va complètement changer le décor. « Ça vient raffermir le tissu urbain, s’enthousiasme Robert J. Vézina. Ce qui est bien, c’est que ce sont des projets mixtes avec une vision de développement durable. Du locatif, des condos, du commercial, des nouveaux parcs, des nouvelles rues, des services de proximité… »
Rares sont les centres-ville qui ont encore autant de potentiel de croissance. « Avec Bridge-Bonaventure, on redéveloppe un espace à l’abandon qui est à l’entrée du centre-ville. Avec le REM qui passe dedans, c’est gros », illustre-t-il.
Des projets à découvrir
Autre projet que l’exposition fait mieux connaître : Odea, qui implique la communauté des Cris et qui rend hommage à sa culture avec un complexe de condos, d’appartements locatifs et d’espaces commerciaux à la jonction du Vieux-Montréal et de Griffintown. L’édifice, conçu avec l’architecte autochtone émérite Douglas Cardinal, se distinguera par la représentation d’un canot sur sa façade.
À plus petite échelle, l’exposition nous apprend que la portion nord du parc Pierre-Bédard, situé à l’est de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, sera aménagée pour recueillir les eaux de surface des rues avoisinantes afin de réduire les risques d’inondation dans le secteur.
Un plan ambitieux de revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles est également en cours, ce qui comprend l’acquisition de l’église Saint-Enfant-Jésus et une grande vitrine fluviale.
Une expo consacrée au développement urbain
L’exposition bisannuelle Le Montréal du futur en est à sa huitième édition, mais la pandémie a forcé à sauter une année. Pour la première fois, elle a lieu au 1000, De La Gauchetière Ouest, à quelques pas de la patinoire de l’Atrium Le 1000. « Il y a beaucoup de passants », se réjouit Robert J. Vézina.
C’est lors de ses études à l’Université McGill que ce dernier est devenu passionné du développement urbain. En 1986, il s’est fait confier l’organisation des journées portes ouvertes avec Phyllis Lambert comme personnalité d’honneur. L’avenue McGill College était alors en profonde mutation et le jeune Robert J. Vézina a demandé aux partenaires impliqués d’avoir du visuel pour en témoigner.
Il a ensuite mené une carrière dans l’événementiel, où il a orchestré l’inauguration d’édifices connus, puis c’est en 2006 qu’il a créé la première exposition Le Montréal du futur.
« La Ville a accepté de devenir un partenaire de l’exposition, à condition qu’elle soit gratuite. Ce n’était pas simple de convaincre des promoteurs de nous fournir des images, des photos, des maquettes… », affirme-t-il.
Lentement, mais sûrement
Les plans d’urbanisme et les grands projets immobiliers ne se font pas du jour au lendemain. Or, l’exposition nous rassure à l’idée qu’une vision peut bel et bien se traduire en actions et que les pénibles chantiers porteront leurs fruits.
Au parc Jean-Drapeau est prévue pour l’été 2027 la réhabilitation du lac des Cygnes, des jardins des canaux et de la place des Nations. Dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, les projets du District central et de Louvain Est sont aussi fort prometteurs.
Dans Montréal-Est, il y a 23 millions de pieds carrés auxquels on compte donner une autre vie. Une véritable « page blanche », même le plus grand potentiel de requalification industrielle du Canada, peut-on lire sur un panneau de la Ville de Montréal.
« Ça va être une nouvelle ville », promet Robert J. Vézina.
L’exposition Le Montréal du futur a lieu au 1000, De La Gauchetière Ouest jusqu’au 20 juin.
Consultez le site du Montréal du futur Consultez le site de l’Agora