(Washington) Aux États-Unis, les juges fédéraux jouissent de postes à vie et, à 95 ans, la magistrate Pauline Newman n’entend pas raccrocher sa robe noire, malgré les doutes de ses confrères sur ses capacités.

Nommée par l’ancien président républicain Ronald Reagan, cette experte reconnue en droit de la propriété intellectuelle est la plus âgée des quelque 870 juges fédéraux.

Cette ancienne chercheuse, docteure en chimie, exerce depuis 1984 au sein d’une cour fédérale d’appel spécialisée dans des sujets techniques (brevets, contrats publics ou pensions des anciens combattants…), qui requièrent un intellect affûté.

Or, « de nombreux employés de la cour sont inquiets parce que la juge Newman n’arrive plus à réaliser certaines tâches quotidiennes simples, comme s’identifier sur le réseau informatique », ont écrit trois de ses confrères dans un document transmis mardi à la justice.

Car l’avenir de la magistrate se joue là où elle a fait carrière : dans les prétoires.

La magistrate a en effet porté plainte contre les responsables de son tribunal après la mise en place d’une commission chargée d’évaluer si elle souffre « d’une incapacité mentale ou physique ».

Dans sa plainte, elle souligne que, selon la Constitution, seul le Congrès peut destituer un juge fédéral.

Cet épisode, dont l’issue reste très incertaine, rappelle à quel point les présidents américains peuvent laisser une marque durable sur les tribunaux de leur pays.

Il illustre aussi la place importante des personnes âgées dans la vie active. Faute d’un régime de retraite universel, de nombreux Américains sont contraints de continuer à travailler, d’autres le font par choix, mais leur fin de carrière peut être difficile.