Après plusieurs mois de restrictions dans nos activités sociales, nous devons tous reconstruire ces habitudes et renouer avec notre réseau. Comme pour la bicyclette, on s’aperçoit qu’heureusement ça ne se perd pas, même si on trouve ça parfois difficile de s’y remettre. Et c’est important, car la participation sociale représente un des piliers pour bien vieillir.

Pourquoi ? Définie par l’implication d’une personne dans des activités qui lui procurent des interactions avec d’autres dans la vie communautaire et dans des espaces partagés, une participation sociale accrue est associée à une meilleure santé, dont une réduction des incapacités et de la mortalité. Participer socialement est aussi lié à une diminution de l’utilisation des services de santé, de la consommation de médicaments, des symptômes dépressifs et des déclins cognitif et fonctionnel. C’est grâce à la participation sociale que nous avons l’occasion de voir des gens, d’entrer en relation avec d’autres et de vivre des activités plaisantes en groupe. Mais aussi d’aider et de s’entraider, de s’impliquer dans un projet collectif, de faire partager des savoirs et de prendre part aux décisions qui nous concernent.

Alors qu’un Canadien âgé sur cinq a peu de contacts sociaux ou se sent délaissé, un sur trois vit seul ou risque d’être isolé. Pourtant, il existe plusieurs occasions pour participer socialement, et ce, selon nos intérêts et à faible coût.

Comment ? Comme pour la pratique régulière d’activité physique, la participation sociale doit s’inscrire dans notre routine de vie et peut impliquer un changement.

Afin de participer davantage socialement, il importe dès maintenant de se fixer des objectifs SMART (spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et selon un temps précis – soit à court, moyen et long terme).

On peut choisir de s’engager au quotidien ou chaque semaine dans une nouvelle activité importante pour soi et favorisant les interactions avec d’autres dans sa résidence ou sa communauté. Ces activités peuvent impliquer tout simplement de fréquenter ses proches ou être liées à l’apprentissage (formation sur l’utilisation d’une tablette, par exemple), au bénévolat (visites amicales) et aux loisirs (club de tricot). L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées ou préretraitées offre des ateliers pour soutenir les aînés dans cette démarche1.

Que vos défis pour participer socialement soient en lien avec votre motivation, vos déplacements, vos revenus ou votre connaissance des possibilités, il existe des ressources pour vous aider à les surmonter. Ces ressources peuvent être identifiées en contactant certains organismes de votre région, dont la Corporation de développement communautaire (à Coaticook, par exemple). Une ergothérapeute peut aussi vous aider à adapter certaines activités ou en découvrir de nouvelles. Il ne reste plus qu’à planifier et à prioriser ces activités, à se faire confiance et à oser !

En plus de ces occasions, notre équipe travaille actuellement au développement et à l’évaluation d’un ensemble d’interventions et d’actions pour favoriser la santé et la participation sociale des aînés. Ces interventions visent à outiller davantage les aînés et les personnes qui les entourent, soit les bénévoles, les organismes communautaires, les intervenants et les municipalités. Par exemple, nous collaborons actuellement avec plusieurs centres d’action bénévole pour former des citoyens-bénévoles, aussi bien retraités qu’étudiants, à accompagner des aînés ayant des incapacités à s’intégrer dans la communauté. En plus de bénéficier aux aînés en les stimulant, cet accompagnement permet aux bénévoles d’acquérir de l’expérience, de mieux se connaître, d’apprendre de nouvelles choses ou de nouer de belles amitiés ! Si ce type d’engagement vous interpelle, contacter le centre d’action bénévole de votre région2, car on peut tous faire une différence dans la vie d’un autre !

Le plan d’action

Un Québec pour tous les âges peut aider à favoriser la vie sociale et récréative des aînés et encourager la recherche à ce sujet. Pour ce faire, en plus du programme Vie active, il importe aussi d’encourager plus concrètement d’autres initiatives favorisant la vie sociale et récréative des aînés. Ces initiatives ne doivent pas porter uniquement sur la dimension économique, c’est-à-dire le maintien de leur productivité, y compris à titre de consommateurs ou de bénévoles. Nos actions et nos objectifs collectifs peuvent aussi soutenir des espaces communs sympathiques, comme le SPOT de la Maison des aînés de Lévis, un lieu physique pensé et géré par et pour les aînés, ouvert à tous, en tout temps et sans condition. En plus d’encourager une contribution et de favoriser le sentiment d’appartenance à la communauté, le SPOT symbolise la conviction qu’il faut tous mettre la main à la pâte pour contribuer à la société et actualise cette conviction en gardant la porte ouverte. Individuellement et collectivement, laissons-nous suffisamment notre porte ouverte aux aînés de notre communauté ? Est-ce que cette ouverture nous permet d’accueillir les différences et est exempte de stéréotypes, de préjugés et de discrimination envers l’âge ? L’invitation est lancée : participons socialement, selon nos intérêts, pour mieux vieillir et pour notre collectivité !

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