Au moment où le bilan s’améliore au Québec avec une baisse des nouveaux cas, des hospitalisations et du nombre de patients aux soins intensifs, les provinces atlantiques font face à une recrudescence de cas positifs. Et doivent resserrer leurs mesures.

« Avec le nombre de cas le plus élevé (63) depuis l’arrivée de la COVID-19 dans notre province, nous ajoutons de nouvelles restrictions », a déclaré dimanche après-midi le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Iain Rankin, sur Twitter.

La Nouvelle-Écosse a annoncé dimanche des mesures plus strictes et des sanctions plus sévères pour ceux qui enfreignent les règles après que la province a enregistré 63 nouveaux cas de COVID-19, un nouveau record. Parmi les nouvelles infections, 57 proviennent de la région du centre, qui comprend Halifax. Le précédent record dans la province avait été établi deux jours plus tôt, avec 55 cas.

Les amendes pour non-respect des mesures de santé publique ont également été doublées, passant de 1000 $ à 2000 $, a annoncé le premier ministre. Tous les déplacements non essentiels sont désormais interdits. Dans la municipalité régionale d’Halifax, les rassemblements sont restreints à cinq personnes maximum, et à dix personnes à l’extérieur de la région.

Les provinces s’isolent

Afin de limiter la propagation de la COVID-19 sur leur territoire, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard restreignent désormais les déplacements interprovinciaux.

Au Nouveau-Brunswick, la quarantaine obligatoire pour les voyageurs est entrée en vigueur dimanche, alors que la Santé publique a enregistré quatre nouveaux cas.

Désormais, les personnes qui se rendent au Nouveau-Brunswick pour une raison non essentielle doivent s’isoler pendant au moins sept jours dans un hôtel. L’hébergement, qui coûte environ 200 $ par jour, est aux frais du voyageur. Si, au septième jour, la personne obtient un test négatif, elle peut terminer son confinement à son domicile, à condition d’habiter seule.

Vendredi, l’Île-du-Prince-Édouard a également annoncé de nouvelles mesures pour les personnes qui entrent dans la province et en sortent.

« Étant donné les changements dans l’épidémiologie et la pression de l’infection au Canada atlantique au cours des derniers jours, il est nécessaire d’augmenter les restrictions et d’accroître le dépistage chez les gens entrant à l’Île depuis le Canada atlantique, comme nous l’avons fait pour les gens venant dans la province depuis l’extérieur des provinces atlantiques, a expliqué la médecin hygiéniste en chef, la Dre Heather Morrison, dans un communiqué. Il s’agit d’une période critique et nous devons prendre des mesures pour resserrer nos frontières et restreindre les entrées dans la province. »

Dès lundi, tous les résidants de l’Île-du-Prince-Édouard qui traversent la frontière pour des raisons essentielles devront s’isoler jusqu’à l’obtention d’un premier test négatif, à moins qu’ils effectuent un aller-retour d’un jour.

Toute personne étant allée en Nouvelle-Écosse depuis le 16 avril doit se faire tester au 4e et au 8jour suivant son retour à l’Île-du-Prince-Édouard.

La province n’a recensé aucun nouveau cas dimanche.

La situation s’améliore au Québec

De son côté, Québec a recensé dimanche 1014 nouveaux cas de COVID-19 et 9 décès supplémentaires liés au virus. Les hospitalisations ont continué de baisser, alors que le nombre de patients aux soins intensifs a diminué fortement.

Jusqu’à présent, 10 878 Québécois ont succombé à la COVID-19. Parmi les neuf morts rapportées dimanche, six sont survenus dans la dernière journée. On déclare également un décès entre le 18 et le 23 avril et deux avant le 18 avril.

Depuis le début de la pandémie, 344 808 personnes ont été contaminées par le virus, alors que 323 086 sont désormais rétablies.

De plus, 654 patients sont hospitalisés pour des complications liées à la COVID-19. Il s’agit d’une baisse de huit par rapport à samedi. On compte 165 personnes aux soins intensifs, 16 de moins que la veille.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a affiché un optimisme prudent.

La situation demeure fragile partout au Québec, mais l’espoir pointe à l’horizon. La vaccination à la population générale débutera à la fin mai. Serrons-nous les coudes dans les prochaines semaines. On doit gagner la course aux variants.

Christian Dubé, sur Twitter

En données brutes, l’île de Montréal rapporte 256 cas supplémentaires. Seule la Montérégie compte également plus de 100 nouveaux cas, avec 128.

Les autorités signalent 95 autres cas dans Chaudière-Appalaches, 92 dans la Capitale-Nationale, 83 en Outaouais, 68 à Laval, 59 dans Lanaudière, 56 dans les Laurentides et 44 dans le Bas-Saint-Laurent.

En zone encore orange, les autorités font état de 48 nouveaux cas en Estrie, 42 en Mauricie–Centre-du-Québec et 30 au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ainsi que 6 sur la Côte-Nord. La région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, placée en zone jaune, recense cinq nouveaux cas.

Côté vaccination, la Santé publique a administré 64 949 nouvelles doses, soit 63 763 doses dans les dernières 24 heures et 1186 doses avant le 24 avril. Actuellement, 2 828 484 Québécois ont reçu leur première dose, ce qui représente un peu plus du tiers de la population.

Le Québec ne recevra pas de doses supplémentaires à court terme, « puisque les livraisons ont été complétées », a-t-on précisé par communiqué. Vendredi, 38 098 tests de dépistage ont été réalisés.

Avec La Presse Canadienne

Vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer : une dose réduit les hospitalisations de 90 %

Les vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer réduisent les hospitalisations d’environ 90 % après une seule dose, selon une nouvelle étude écossaise publiée dans la revue scientifique The Lancet. Les chercheurs rapportent une diminution de 91 % des hospitalisations pour Pfizer-BioNTech de 28 à 34 jours après la première dose, et un effet vaccinal estimé à 88 % pendant la même période pour AstraZeneca. Au total, l’étude a recensé 723 admissions à l’hôpital dues à la COVID-19 chez des personnes ayant reçu une première dose de vaccin, contre 7854 admissions chez des personnes non vaccinées. L’étude porte sur plus de 1,3 million de personnes vaccinées entre le 8 décembre 2020 et le 22 février 2021. Le vaccin de Pfizer-BioNTech et le vaccin d’Oxford-AstraZeneca ont été les deux premiers vaccins déployés dans le cadre du programme de vaccination contre la COVID-19 au Royaume-Uni.

Alice Girard-Bossé, La Presse