Malgré la décision de la BBC de reprendre ses activités journalistiques en Russie, CBC et Radio-Canada choisissent pour l’instant de maintenir la suspension annoncée vendredi dernier en réaction à l’annonce d’une nouvelle loi russe prévoyant de lourdes peines de prison en cas de diffusion d’« informations mensongères sur l’armée ».

« Nous avons vu ce qui se passe et nous maintenons pour le moment notre décision prise vendredi dernier, nous a indiqué dans un courriel Marc Pichette, premier directeur, promotion et relations publiques de Radio-Canada. Nous sommes déterminés à continuer notre couverture en Russie. Notre journaliste, Tamara Alteresco est pour le moment à l’extérieur de la Russie et prend quelques jours de repos. Le bureau de CBC/Radio-Canada demeure toujours en fonction à Moscou. » Il s’agit essentiellement de personnel local russe qui s’assure de garder le bureau opérationnel.

Vendredi dernier, la société d’État avait fait valoir qu’elle suspendait ses activités en Russie, « le temps de clarifier la portée de cette nouvelle loi », disant vouloir assurer la sécurité de ses journalistes et de ses employés en poste à Moscou.

Radio-Canada agit ainsi dans le même sens que tous les autres médias nord-américains d’importance en poste à Moscou qui ont tous annoncé la suspension de leurs activités en Russie pour le moment, qu’il s’agisse de CNN, le New York Times, le Washington Post ou les réseaux de télé généralistes ABC, CBS ou NBC.

Le service d’information de la BBC, qui avait indiqué avoir rétabli la transmission radio à ondes courtes en Ukraine et dans certaines parties de la Russie, reste donc pour l’instant le seul à reprendre ses services en langue anglaise depuis la Russie.

Le groupe audiovisuel public britannique a dit avoir « examiné les implications de la nouvelle législation ainsi que le besoin urgent de rendre compte depuis l’intérieur de la Russie » et « après mûre réflexion » avoir « décidé de reprendre les reportages en anglais depuis la Russie ce soir (mardi 8 mars) ».

« Nous raconterons cette partie cruciale de l’histoire de manière indépendante et impartiale, en respectant les normes éditoriales strictes de la BBC. La sécurité de notre personnel en Russie reste notre priorité numéro un », a ajouté le média.

Avec l’Agence France-Presse