L’incertitude ambiante de la dernière année et l’augmentation du coût de la vie ont stressé la moitié des Québécois, qui affirment avoir reporté des projets et changé leurs habitudes de consommation. Pour l’autre moitié, un plan financier a fait l’effet d’un remède antistress.

Qu’ils soient riches ou pauvres, retraités, travailleurs ou étudiants, la moitié des Québécois ont vu leur niveau de stress augmenter en 2022, révèle un sondage mené pour le compte de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) en marge de la Semaine de la planification financière.

La bonne nouvelle, c’est que 56 % des Québécois ont un plan financier afin de s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie pour les études des enfants, les achats importants, la retraite, les assurances, leur succession et la fiscalité. Ici, il ne s’agit pas d’un budget, mais bien d’un guide global. Et quand ils ont ce plan en main, 80 % des Québécois réussissent à se constituer un fonds d’urgence.

Peu importe l’âge, peu importe la tranche de revenu, le sondage est clair. Avoir un plan financier permet d’avoir le contrôle sur notre situation et de se prémunir contre les soubresauts du contexte économique qu’on ne contrôle pas au niveau individuel.

Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale de l’Institut québécois de planification financière

Bien que les personnes ayant un revenu annuel plus élevé aient plus tendance à avoir un plan financier (35 % chez ceux qui gagnent moins de 30 000 $, contre 78 % pour ceux qui gagnent 100 000 $ et 57 % pour ceux du centre), il n’est pas nécessaire d’être riche pour en faire un. Certaines institutions financières l’offrent à leurs clients sans frais supplémentaires. Pour les autres, Chantal Lamoureux mentionne des gens qui ont offert quelques heures avec un planificateur financier en cadeau de Noël. « Un cadeau qui change la vie, car on investit dans son avenir », souligne-t-elle.

63 % ont changé leurs habitudes

Qu’ils gagnent moins de 30 000 $ par année ou plus de 100 000 $, le tiers des répondants affirment qu’ils ont dû changer leurs habitudes de consommation. Que ce soit à l’épicerie (77 %), au restaurant (75 %), en réduisant les dépenses de loisirs (62 %) ou en diminuant l’utilisation de la voiture (34 %).

Le taux d’inflation a aussi fait changer les projets de 45 % des répondants. Parmi eux, 40 % ont modifié leurs plans de voyages, 26 %, d’achat de maison, 20 %, de retraite, 22 %, l’achat d’un véhicule et 5 % ont ciblé les études postsecondaires des enfants.

« C’est préoccupant de voir que des répondants disent vouloir reporter ou annuler les études postsecondaires, notamment dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre où on a besoin des compétences maintenant et pour le futur, affirme en entrevue Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale de l’IQPF. Ce serait dommage comme société qu’on ne soit pas capable de bien épauler nos enfants pour qu’ils développent les compétences dont ils ont besoin pour faire évoluer le Québec. »

Cours de finances personnelles gratuits

À l’occasion de la Semaine de la planification financière, l’IQPF offre cinq formations gratuites sur son site afin d’aider les Québécois à mieux comprendre certains aspects de leurs finances personnelles. Ces formations en ligne couvrent les thèmes de la gestion des finances, de l’achat d’une maison, de la préparation à l’arrivée d’un enfant, de la gestion de ses dettes et du financement des études.

Le sondage a été mené par internet du 27 octobre au 2 novembre 2022 auprès de 1009 répondants âgés de 18 ans et plus.