(Paris) Non à la certification payante de comptes Facebook et Instagram, exhorte mardi dans un communiqué Reporters sans frontières, pour qui cette fonctionnalité actuellement en test créé « un régime à deux vitesses » dans l’accès à l’information.

Meta, géant américain du web propriétaire de Facebook,  Instagram et WhatsApp, a lancé depuis le 19 février en Australie et en Nouvelle-Zélande une nouvelle fonctionnalité payante nommée « Meta Verified ».

PHOTO WILLIAM WEST, AGENCE FRANCE-PRESSE

Meta a lancé depuis le 19 février en Australie et en Nouvelle-Zélande une nouvelle fonctionnalité payante nommée « Meta Verified ».

Contre une douzaine de dollars par mois, les « créateurs » des réseaux sociaux Facebook et Instagram pourront obtenir un petit badge bleu prouvant que leur identité en ligne correspond à leur état civil et gagner en visibilité sur la plateforme.

Twitter, sous la houlette de son nouveau patron, le milliardaire Elon Musk, a déjà lancé fin 2022 une formule payante d’authentification de compte.

Vent debout contre ce type de dispositif, l’ONG de défense de la liberté de la presse appelle Meta « à retirer cet outil dangereux qui instaure un régime à deux vitesses sur l’accès à l’information en ligne ».

« Présenter cette nouvelle fonctionnalité comme un gage de fiabilité alors qu’il ne s’agit que de publicité déguisée est tout simplement trompeur et dangereux », déclare Vincent Berthier, responsable du bureau Technologies de RSF, cité dans le communiqué.   

Cet outil « s’adresse aux créateurs émergents qui ne disposent pas encore d’une large audience mais qui essaient d’établir leur présence sur Instagram ou Facebook », a réagi auprès de l’AFP un porte-parole de Meta.

« Nous commençons par un test pour pouvoir apprendre et faire évoluer Meta Verified avant de l’étendre », a poursuivi Meta, disant accueillir et encourager les retours sur cette nouvelle fonctionnalité.

« L’accès à l’information n’est pas un marché, c’est un droit », déclare Reporters sans frontières, préconisant la mise en place de règles pour encadrer ce type de fonctionnalités.

Parmi celles-ci, proscrire l’emploi de termes « comme “certification” qui laisse à penser qu’il y a des garanties sur l’authenticité ou la fiabilité ».

« Toute promotion rémunérée de contenus doit être présentée distinctement comme telle » en étant accompagnée d’une mention obligatoire telle que « publicité » ou « promotion rémunérée », suggère RSF.

Enfin, selon l’ONG, « le fonctionnement des algorithmes doit intégrer la promotion de la fiabilité de l’information et rejeter toute logique marchande ».