Des chercheurs de partout au Canada, dont certains au CHUM, tenteront au cours des prochains mois de déterminer si un vaccin tout d’abord développé pour lutter contre le cancer pourrait aussi combattre des infections respiratoires, et notamment la COVID-19.

« (On se demande si) ça pourrait être un vaccin pour augmenter la réponse immunitaire contre la COVID, et soit avoir des infections moins graves, ou juste ne pas être infecté parce qu’on a eu une réponse immunitaire », a résumé le docteur David Roberge, un radio-oncologue qui dirigera une portion de l’étude au CHUM.

L’étude s’adressera spécifiquement aux patients qui sont actuellement atteints d’un cancer, puisqu’ils semblent être particulièrement menacés par le coronavirus. Leur risque d’hospitalisation ou de décès dû à la COVID serait jusqu’à trois fois plus élevé que celui de la population en général.

De plus, des traitements qui les contraignent souvent à briser leur confinement pour se rendre à l’hôpital et un système immunitaire affaibli multiplient les risques d’infection.

Le traitement immunostimulant IMM-101 est en développement depuis plusieurs années comme traitement du cancer. On a constaté qu’il pouvait contribuer à activer certaines cellules immunitaires et à stimuler la capacité du système immunitaire à détruire les cellules cancéreuses.

Comment et pourquoi un vaccin contre le cancer pourrait-il combattre le coronavirus ? Le docteur Roberge trace une comparaison avec le vaccin BCG contre la tuberculose, qui fait lui aussi l’objet de plusieurs études puisqu’il pourrait se révéler utile dans la lutte contre la COVID-19.

Les chercheurs ont ainsi découvert que le vaccin BCG provoque une réponse immunitaire globale susceptible de protéger contre d’autres infections. Des données préliminaires portent à croire que les gens qui ont été vaccinés avec le BCG ont moins de risques d’avoir une infection symptomatique à la COVID, a-t-il dit.

« Le mécanisme par lequel ça aide peut-être à traiter le cancer est le même que le mécanisme par lequel ça aidera peut-être à traiter ou à prévenir la COVID, a expliqué le docteur Roberge. C’est une stimulation globale du système immunitaire. »

Si l’étude est une réussite, IMM-101 pourrait également être bénéfique pour des personnes atteintes d’autres maladies chroniques ou dont le système immunitaire est affaibli, qui présentent elles aussi un risque accru que l’issue de la COVID-19 soit grave. En outre, il pourrait contribuer à protéger les personnes atteintes de cancer contre d’autres infections respiratoires telles que la grippe saisonnière.

Cet essai clinique est mené par le Groupe canadien des essais sur le cancer (GCEC) et financé par la Société canadienne du cancer. Le GCEC est une coopérative de recherche spécialisée dans les essais cliniques sur le traitement du cancer qui effectue des essais cliniques des phases I à III dans plus de 80 établissements au Canada et à l’étranger.

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L’étude s’adresse aux patients qui sont actuellement traités pour un cancer et qui doivent se rendre à l’hôpital pour leurs traitements. Ceux qui seraient intéressés à y participer peuvent écrire au : vaccin.ro.chum@ssss.gouv.qc.ca