La réalité virtuelle s’est invitée à l’Hôpital d’Alma, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, pour réduire l’anxiété des patients en psychiatrie grâce à une collaboration entre la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma, Paperplane Therapeutics et TELUS.

Qu’est-ce qu’un XTRA?

XTRA est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour des annonceurs.

Cette idée d’employer la réalité virtuelle pour la gestion du stress vient du DJean-Simon Fortin. À la recherche de solutions efficaces pour la gestion de la douleur et du stress chez les patients, il s’est allié à David Paquin, professeur titulaire en création et nouveaux médias à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, pour créer Paperplane Therapeutics, une entreprise qui conçoit des thérapies en réalité virtuelle.

Plutôt que d’être dans une salle de traitement à l’hôpital, le patient est plongé dans un environnement calme et apaisant qui lui offre un contenu spécialement conçu pour stimuler le cerveau de manière à induire un effet antidouleur et antistress.

DJean-Simon Fortin, président-directeur général de Paperplane Therapeutics

Si une infirmière doit insérer un cathéter dans une veine, c’est plus facile si le patient est détendu ou si l’attention du jeune est détournée. Pour les adolescents et les adultes, un capteur fixé au casque permet également d’intégrer à la séance des exercices de respiration profonde. Le casque entraîne donc un plus grand succès lors des interventions.

DJean-Simon Fortin, président-directeur général de Paperplane Therapeutics

Depuis quelques semaines, l’Hôpital d’Alma utilise les casques de réalité virtuelle dans le cadre d’un projet pilote en santé mentale mené grâce à une collaboration entre Paperplane Therapeutics, la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma et TELUS. Déjà, les résultats sont positifs.

« Nous cherchions une façon novatrice de mettre la psychiatrie au goût du jour, et surtout d’avoir une incidence positive et concrète en santé mentale. J’ai été emballé dès les débuts du projet », souligne Jean Lamoureux, directeur général de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma.

Réduire la prescription de médicaments

Le DLuc Cossette, chef de service en psychiatrie à l’Hôpital d’Alma, utilise la technologie de Paperplane Therapeutics en la combinant au traitement par stimulation magnétique, un processus non invasif de quelques minutes qui vient dépolariser certains neurones dans les cas de dépression grave. « Pour utiliser la stimulation magnétique, il faut d’abord amener le patient dans un état de relaxation. Le casque devient donc l’outil rêvé », souligne-t-il.

Le DCossette a constaté une hausse du nombre de jeunes qui se présentent à l’urgence depuis l’arrivée de la COVID-19. Selon une étude de l’Université de Sherbrooke, près de la moitié des jeunes du Québec montraient des signes inquiétants d’anxiété généralisée en 2021.

« Quand on veut aider ces patients qui vivent de l’anxiété, peu de méthodes existent. La plus utilisée, c’est la médication; le problème, c’est qu’elle crée des effets secondaires. La personne peut devenir moins réceptive au traitement, ou plus somnolente, et il peut y avoir des répercussions sur son sommeil. Avec les casques et la technologie, on va au-delà d’un diagnostic et on permet au patient de jouer un rôle actif dans son traitement, tout en réduisant la médication », précise le DCossette.

De gauche à droite : DJean-Simon Fortin, cofondateur et président-directeur général de Paperplane Therapeutics, Éric Thériault, directeur général de TELUS, Jean Lamoureux, directeur général à la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma et DLuc Cossette, chef de service en psychiatrie à l’Hôpital d’Alma, Marie-Ève Tremblay, directrice adjointe, continuum adulte en santé mentale, CIUSSS du Saguenay-Lac Saint-Jean et Sophie Verreault, cheffe de l’administration des programmes ambulatoires en santé mentale et unité de psychiatrie, CIUSSS du Saguenay-Lac Saint-Jean.

Transformer les soins de santé

L’évolution des réseaux 5G changera elle aussi radicalement l’expérience de la réalité virtuelle. Un des plus grands défis actuels est la latence, ou le délai d’envoi et de réception de signaux sur de longues distances, ce qui peut causer des étourdissements ou des malaises. En traitant les données près des réseaux 5G grâce à l’informatique en périphérie, Paperplane Therapeutics et TELUS pourront continuer de faire évoluer la réalité virtuelle pour créer des expériences encore plus immersives, qui permettront aux patients d’interagir davantage avec l’environnement immersif.

L’arrivée de la technologie 5G permettra également d’élargir l’utilisation des casques de réalité virtuelle à l’Hôpital d’Alma. Bien que ce soit l’anxiété qui soit à l’étude, le DCossette croit fermement que les technologies et la réalité virtuelle ouvrent la voie à une infinité de possibilités en psychiatrie.

La technologie pourrait être utilisée dans des cas de syndrome de stress post-traumatique ou d’anxiété sociale, notamment avec des expositions immersives progressives. Prenez la peur des foules, par exemple; des simulations pourraient se faire graduellement en milieu hospitalier.

DLuc Cossette, chef de service en psychiatrie, Hôpital d’Alma

Le DFortin espère que ce projet attirera l’attention d’autres fournisseurs de soins : « Mon désir de m’attaquer aux problèmes de la douleur et de l’anxiété des patients nous a permis de créer un environnement dans lequel le patient est confiant, de rassurer les familles et d’améliorer le travail du personnel soignant, dit-il. Ce projet à Alma me permet d’exercer mon métier de médecin d’urgence autrement et de participer à la transformation de la prestation des soins de santé. »