Le troisième album du groupe rock lourd de l’heure au Québec est celui de la maturité atteinte pour le travail de son meneur.

Deux mois qu’on se le relance dans les oreilles quelques fois chaque semaine en attendant sa sortie officielle. Un heureux privilège qui nous a été accordé, certes. Et si ce n’est pas la première fois qu’on nous fait un tel cadeau, cette fois on n’a regretté aucune des écoutes de ce … qu’un cauchemar devienne si vrai, le troisième « vrai » album de Fuudge, groupe montréalais mené par l’autodidacte David Bujold, qui signe les paroles, la musique, la réalisation, joue guitare, basse, batterie, et tellement plus.

Le manitou est ici au sommet de son art. Et de son étude des genres. Car Bujold connaît son rock. Le lourd surtout : il propulse ses actions musicales vers le post punk, puis le noise, retourne vers son champ de prédilection, le stoner rock, avant de nous éblouir par son amour du thrash metal (allô les envolées et solo de guitare dans On aime les saints !), du noise, du rock aérien synthétisé et du grunge.

Ce nouveau Fuudge est généreux dans les genres musicaux offerts. Et aux sonorités si professionnellement déployées, Bujold amalgame des textes – des brûlots – actuels, dénonciateurs d’une société en dérive, individuelle, où l’image publique et l’amour du virtuel sont les ennemis à combattre.

L’humain est encore animal/J’essaye fort de pas m’en rapp’ler/Tu trouves que c’est normal/Même si ton futur y est gâché.

Paroles de la chanson Effacer la mort

Osons l’aparté culinaire : si nous nous étions délectés avec les deux premiers services offerts par le quatuor montréalais – les albums Les matricides et Fruit-Dieu –, ce troisième plat est celui de la résistance pour Fuudge.

Rassasié ? Oh que non ! Allez, une autre autre écoute !

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…qu’un cauchemar devienne si vrai

Rock

…qu’un cauchemar devienne si vrai

Fuudge

Folivora Records

8/10