(Rio de Janeiro) Le Brésil va adopter un vaccin chinois contre le nouveau coronavirus dans le cadre de sa campagne d’immunisation, a annoncé mardi le ministre de la Santé Eduardo Pazuello, en dépit de la polémique autour de ce traitement.

Le vaccin CoronaVac, élaboré par le laboratoire chinois Sinovac, avait été testé sur des milliers de volontaires dans six États du pays, dont celui de Sao Paulo, le plus touché par la pandémie.

Le gouvernement brésilien a conclu un accord avec cet État pour acheter 46 millions de doses qui devraient être administrées à partir de janvier prochain, a précisé M. Pazuello, lors d’une vidéoconférence avec les gouverneurs des 27 États du pays.

« Ce sera le vaccin du Brésil », a lancé le ministre, en rappelant que le géant latino-américain de 212 millions d’habitants comptait en outre sur le partenariat entre l’université britannique d’Oxford et le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca.

« C’est notre grande nouveauté. Cela rééquilibre le processus », a-t-il ajouté, alors que le Brésil est le second pays le plus endeuillé par la maladie, avec plus de 154 000 morts, derrière les États-Unis.

La question des vaccins a pris une dimension politique au Brésil où le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a critiqué à plusieurs reprises le vaccin chinois, s’opposant au gouverneur de l’État de Sao Paulo Joao Doria, l’un de ses principaux rivaux politiques.

M. Bolsonaro a notamment déclaré que le vaccin ne serait « pas obligatoire », contrairement au souhait du gouverneur.

Le vaccin du laboratoire chinois est entré dans la phase finale des tests au Brésil, tout comme celui qui est développé par l’Université d’Oxford, mais dont les essais ont été interrompus en septembre en raison d’un effet indésirable grave chez un participant.