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Dans les coulisses de la période des questions
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La période des questions est l’évènement politique le plus suivi des Québécois, mais aussi le plus critiqué. Même avec ses débats houleux, il s’agit d’un exercice incontournable du contrôle de l’action gouvernementale. La Presse vous propose un accès inédit aux coulisses du Parlement pour observer les préparatifs des 45 minutes les plus marquantes d’une journée parlementaire à Québec.
5 h 30, début du mois d’avril. Le soleil du printemps réchauffe timidement la colline Parlementaire, alors que le vent, sans pitié, balaie les visages endormis des employés politiques. Ces travailleurs de l’ombre œuvrent d’arrache-pied pour préparer la période des questions. Audrée Meessen-Pinard, qui travaille pour le Parti libéral du Québec (PLQ), ne se soucie pas des dizaines de textos qui s’accumulent déjà sur son cellulaire. « L’adrénaline part quand on rentre ici », dit-elle. Quelques étages plus haut, dans les bureaux de Québec solidaire (QS) et du Parti québécois (PQ), une même odeur parfume les corridors : celle du café, abondamment servi tout au long de la matinée. Dans chaque groupe parlementaire, l’objectif est le même : prendre de l’avance sur ses adversaires.
Le marathon des réunions
Le marathon des réunions
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7 h. Des comptes rendus de l’actualité du jour ont été envoyés aux députés, qui arrivent dans leurs bureaux de l’hôtel du Parlement. À partir de ce moment, chaque minute compte. Le chef par intérim de l’opposition officielle, Marc Tanguay, revoit l’alignement des questions. Au mur face à lui, une horloge en merisier, fabriquée en 1920, laisse entendre le temps qui passe. Les élus et leurs équipes ont trois heures pour terminer les préparatifs de la période des questions. Rapidement, ils réécrivent ce qui avait été préparé la veille. Il suffit d’une nouvelle pour que tout l’ordre du jour soit modifié.
Pas une seconde à perdre
Pas une seconde à perdre
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7 h 30. Les partis de l’opposition finalisent l’ordre des questions qu’ils poseront au Salon bleu. Pendant ce temps, les équipes des communications préparent les dernières lignes en prévision des points de presse du matin. À la réunion de coordination matinale de Québec solidaire (QS), le directeur de la recherche, Antoine Casgrain, se montre satisfait de la nouvelle formulation d’une question. Autour de la table, tout se discute vite et dans l’ordre. On lève la main pour intervenir et on passe rapidement au prochain point.
L’arrivée du premier ministre
L’arrivée du premier ministre
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8 h 45. François Legault arrive à l’édifice Honoré-Mercier. Ses employés politiques travaillent depuis le petit matin (la journée de son attaché de presse, Ewan Sauves, débute avant 5 h) pour peaufiner l’horaire chargé du patron. De son bureau, où il a une vue sur le Vieux-Québec et sur les Laurentides, le premier ministre reçoit les lignes préparées par son équipe. Il les écoute et les modifie. L’objectif du gouvernement est d’anticiper les questions de l’opposition, de chauffer celle-ci à leur tour, mais surtout de rester cohérent entre les réponses fournies et les positions prises par le passé par M. Legault et ses ministres.
Ce qui se passe au caucus reste au caucus
Ce qui se passe au caucus reste au caucus
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9 h. L’adrénaline monte d’un cran. Les partis de l’opposition terminent leurs points de presse dans la salle Bernard-Lalonde, communément appelée la « hot room », un surnom qui lui a été donné parce qu’il fait chaud quand la tension est à son comble. Les groupes politiques se réunissent ensuite en caucus. Dans ces huis clos, tout peut se dire et rien ne doit sortir, en théorie… Cette règle n’empêche pas les journalistes de contacter leurs sources pour saisir l’humeur des troupes.
Dernier sprint
Dernier sprint
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9 h 50. On se croit dans les cuisines de l’émission Les chefs ! :tout le monde court un peu partout. Les députés et les employés politiques se placent en position. Chaque formation politique dispose d’une antichambre, adjacente au Salon bleu. Des télévisions et des minuteurs montrent les travaux qui se déroulent en direct. Le temps est calculé à la seconde. Plus tard, pendant la période des questions, des recherchistes pourront aider les élus en leur envoyant des notes.
Place aux questions !
10 h. Après avoir échangé des centaines de textos, avoir participé à des dizaines de réunions et fait des points de presse, les députés de l’opposition et du gouvernement se retrouvent face à face pour la période des questions et des réponses orales. Il s’agit d’un moment névralgique de la démocratique québécoise, alors que le gouvernement doit rendre des comptes sur ses choix. Malgré des règles strictes qui dictent la conduite à suivre, la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, sert surtout d’arbitre. Son rôle est d’assurer le respect des droits de chaque député, mais aussi de maintenir un certain décorum. Une tâche qui n’est pas toujours facile quand le ton monte et que les débats dérapent sous ses yeux.