(Ottawa) Des collègues de Nicholas Kasirer l’ont couvert d’éloges pour son sens de la justice et son dévouement professionnel, lundi, lors d’une cérémonie pour souhaiter la bienvenue au nouveau juge à la Cour suprême du Canada.

Le juge Kasirer, qui est parfaitement bilingue, a siégé à la Cour d’appel du Québec pendant une décennie et a enseigné le droit pendant 20 ans à l’Université McGill où il a notamment été doyen de la faculté de droit.

M. Kasirer a été nommé juge de la Cour suprême en août après que sa nomination eut été proposée par le premier ministre Justin Trudeau. Il est officiellement juge à la Cour suprême depuis le 16 septembre.

Lors de la cérémonie, le juge en chef Richard Wagner a déclaré que Nicholas Kasirer avait fait preuve d’un sens profond de la collégialité, du dévouement et de fierté dans l’exercice de ses fonctions.

Le juge Wagner a salué « la clarté et la richesse » des décisions de son confrère. « Quelle que soit la nature de la cause, les décisions du juge Kasirer témoignent d’une fine connaissance du droit », a-t-il tranché.

David Lametti, qui a été ministre de la Justice dans le plus récent cabinet de Justin Trudeau, a qualifié d’« historique » la nomination du juge Kasirer à la Cour puisque c’est la première fois qu’un juge du Québec est nommé en vertu du protocole d’entente entre les gouvernements du Canada et du Québec.

« Cet accord veille à ce que le Québec ait une voix forte lors de la nomination d’un juge du Québec à la cour, a noté M. Lametti. À bien des égards, M. le juge Kasirer, vous incarnez les traditions bilingues, bijuridiques et biculturelles qui définissent le caractère juridique du Canada et de la Cour suprême. »

La ministre de la Justice du Québec, Sonia LeBel, s’est dite fière de la nomination du juge Kasirer.

« Le Québec n’aurait pas pu espérer meilleur juge à la Cour suprême, s’est-elle réjouie. Votre carrière vous a préparé à remplir cette fonction. »

Le juge Kasirer a été décrit par ses pairs comme modeste, gentil et effacé — quelqu’un qui est prêt à discuter sérieusement de leurs recherches avec d’autres personnes à l’Université McGill, a déclaré Ross Earnshaw, président de la Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada.

« À en juger par vos écrits passés, vous possédez une profonde sensibilité historique quant à la façon dont ce pays a été bâti et au rôle essentiel que joue cette Cour dans le maintien d’un dialogue entre nos différentes traditions juridiques, y compris le droit autochtone », a estimé M. Earnshaw.

Prenant la parole, le juge Kasirer a remercié les juges de la Cour d’appel de lui « avoir fait comprendre que le droit québécois peut mettre en valeur ses couleurs régionales sans troubler l’uniformité ou la qualité de la justice rendue ».

Il a donné peu d’indices sur l’approche qu’il adoptera en tant que juge de la Cour suprême.

Cependant, dans sa candidature au poste, rendue publique en juillet, il a soutenu qu’être un juge exigeait d’équilibrer la prudence et le courage dans l’intérêt de la justice.