Des usagers du métro et des autobus montréalais pourront tester le passage aux tourniquets avec leurs billets ou leur carte OPUS dans leur téléphone, dès juillet.

Un échantillon restreint d’usagers essayera cette fonctionnalité lorsque l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) la lancera d’ici juillet en version « alpha ».

Ces testeurs seront sélectionnés parmi les citoyens déjà inscrits au panel Parlons mobilité, qui permet depuis quelques années à l’Autorité de recueillir des données sur les habitudes de déplacement. Le processus se fera en trois vagues, avec chaque fois un plus grand nombre d'utilisateurs.

« L’objectif est d’obtenir une rétroaction de la part d’usagers possédant une diversité d’appareils mobiles et, au besoin, de faire les ajustements nécessaires pour la version bêta », explique par courriel un porte-parole de l’organisme, Simon Boiteau.

Selon l’évolution des choses, « la fonctionnalité pourra être mise en marché dans les mois suivants », poursuit M. Boiteau, pour un déploiement global à l’automne, probablement en novembre.

L’an dernier, l’ARTM s’était engagée à instaurer la validation au moyen du téléphone dès l’été 2025. La promesse semble donc en voie d’être remplie, mais aura tout de même du retard sur l’échéancier, du moins pour l'ensemble des usagers.

Au début de son implantation, le système fonctionnera avec les titres de transport les plus utilisés, comme les billets et abonnements mensuels « tous modes ». À terme, on pourra ensuite télécharger différents types de cartes sur son téléphone, ce qui devrait plaire aux usagers des banlieues, qui doivent parfois jongler avec plusieurs cartes et titres de transport.

Payer avec un téléphone attendra encore

Pour payer directement avec son téléphone, comme cela se fait déjà dans plusieurs grandes villes européennes et nord-américaines, il faudra encore attendre jusqu’aux six premiers mois de 2026, minimalement. Idem pour le paiement avec une carte bancaire.

L’objectif demeure donc le même à l’ARTM, qui a récemment publié son appel d’offres final pour se doter d’une solution logicielle complète. Les fournisseurs avaient jusqu’au 23 mai dernier pour soumissionner ; des discussions préliminaires auront ensuite lieu avec l’entreprise sélectionnée.

À Laval et sur certaines lignes d’exo dans la couronne nord, il est déjà possible de payer avec sa carte bancaire en embarquant, mais il s’agit de projets isolés pour le moment.

Depuis avril 2024, les usagers du transport collectif du Grand Montréal peuvent déjà recharger leur carte OPUS avec un téléphone mobile, en utilisant l’application mobile Chrono.

Malgré d’importants pépins techniques survenus au départ, la plateforme fonctionne bien depuis, avec des centaines de milliers de transactions déjà réalisées.

La transition numérique de l’Autorité, appelée « Concerto », doit culminer d’ici 2027, avec le déploiement d’un système « multi-modes », possiblement avec la même application mobile, en réunissant le métro, le bus, le REM, l’autopartage, le vélopartage, le taxi, le covoiturage ou encore la trottinette électrique.

Depuis plusieurs mois, l’ARTM est sous forte pression politique pour le déploiement de Concerto. La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a notamment demandé à l’organisation d’accélérer au maximum sa livraison. Au total, cette transformation majeure doit coûter plus de 160 millions de dollars, incluant le budget pour les imprévus.