(Québec) La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, défend son bilan en matière de défense des droits des anglophones et des groupes minoritaires. Elle ne craint pas l’arrivée potentielle d’un nouveau parti pour défendre leurs droits, alors que des détracteurs du projet de loi 96 songent à se lancer dans l’arène politique.

« Je pense qu’on a défendu les minorités à plusieurs reprises. Dans les valeurs fondamentales qui sont les valeurs du Parti libéral, on défend les minorités et à chacun des gestes que l’on a posés, on a su le faire », a défendu Mme Anglade lors d’une mêlée de presse au parlement.

La Presse rapportait mercredi que les amendements du gouvernement Legault au projet de loi 96, qui met à jour la Charte de la langue française, motivent plus que jamais ses opposants à fonder un parti politique pour défendre les droits des anglophones et des groupes minoritaires. La présidente du Quebec Community Groups Network (QCGN) et ancienne députée fédérale Marlene Jennings estime que la création d’un nouveau parti est une hypothèse qui doit être prise au sérieux.

« Je pense que c’est effectivement quelque chose qui pourrait arriver. Le fait est que le Parti libéral du Québec, qui a toujours été vu comme un défenseur des droits des minorités, […] semble avoir oublié [sa] raison d’être », a-t-elle dit.

Mais pour la cheffe libérale Dominique Anglade, « le parti à qui l’on peut faire confiance pour défendre les droits des minorités est définitivement le Parti libéral ».

« Je pense qu’il y a beaucoup de choses lorsqu’on regarde ce qui se passe dans la communauté anglophone par rapport au projet de loi 96. Je pense qu’il y a aussi dans l’approche de la CAQ […] la politique de la division, où on dit : il y a des anglophones puis il y a des francophones […]. Je pense que cette approche divisive n’aide pas. Nous, ce qu’on veut, c’est avoir une approche qui est rassembleuse », a-t-elle ajouté.

L’idée d’une frange « radicale » d’anglophones

Appelé à commenter l’arrivée potentielle d’un nouveau parti pour défendre les droits des minorités, le chef de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est montré sceptique face à cette hypothèse.

« Il y a toujours eu autour de certains lobbys anglophones une frange très radicale qui a toujours été contre toute forme de protection de la langue française au Québec. […] Moi, je pense que ce n’est pas des gens qui sont représentatifs de la communauté anglophone du Québec », a-t-il dit mercredi.

Selon lui, « une bonne partie des anglophones au Québec reconnaissent tout à fait que c’est légitime puis normal de protéger le français au Québec et que ce n’est en rien une marque d’hostilité envers les anglophones ».

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a pour sa part rappelé un récent commentaire de Marlene Jennings sur Twitter (gazouillis qui a depuis été effacé), où la présidente du QCGN questionnait comment le premier ministre François Legault pouvait appuyer la démocratie en Ukraine alors que son gouvernement veut suspendre des dispositions des Chartes des droits et libertés du Québec et du Canada dans le projet de loi 96.

« Je ne vois pas comment la fondation d’un nouveau parti peut être crédible ou légitime si les gens qui s’impliquent disent des choses comme ça qui sont choquantes et inacceptables », a-t-il dit.