Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial

Au moment où les bureaux continuent de se vider dans la région montréalaise, Lachance Immobilier termine la première conversion d’un immeuble de bureaux en tour résidentielle avec le 16, place du Commerce à L’Île-des-Sœurs.

L’édifice de 10 étages qui a déjà eu Nortel et Pages Jaunes comme locataires a été transformé en 142 logements et en locaux commerciaux au rez-de-chaussée à quelques pas de la gare du Réseau express métropolitain.

Lachance et son partenaire Fonds immobilier de solidarité FTQ avaient payé 48 millions au Groupe Mach, à Petra et à la famille Saputo en 2020 pour en faire l’acquisition.

Issu d’une famille de promoteurs immobiliers de Québec, Claude Lachance a fondé Lachance Immobilier en 1983 et a depuis bâti près de 1000 logements dans Griffintown.

Vincent Chiara avait payé 16,5 millions l’immeuble le 30 décembre 2016, identifiable à l’époque par le logo de la société Pages Jaunes.

Real I.S., division d’un groupe financier allemand, avait payé 42,4 millions en 2007 pour le même actif au moment où il restait encore 10 ans au bail de Pages Jaunes.

L’édifice a été construit en 1992 par le promoteur Canderel pour les besoins de Nortel (alors Bell Northern Research). À l’expiration du bail de Nortel en février 2002, Canderel avait remis les clés de l’immeuble à son prêteur hypothécaire, Standard Life (aujourd’hui Manuvie). L’assureur vie avait réussi un coup d’éclat en relouant la totalité de l’immeuble à Groupe Pages Jaunes.

Le taux d’inoccupation des bureaux a encore augmenté au premier trimestre 2023 pour atteindre 13,5 % dans la région montréalaise, selon l’analyse de marché de l’agence JLL.

Mach continue ses achats à Ottawa et à Québec

Groupe Mach poursuit ses emplettes. Après avoir acheté l’hôtel InterContinental dans le Vieux-Montréal, fin janvier, la société immobilière vient d’acquérir un gratte-ciel prestigieux à Ottawa, ainsi que quatre propriétés commerciales à Québec.

Groupe Mach a réalisé neuf acquisitions d’envergure depuis le début de 2023.

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE MACH

Le ONE60 Elgin, à Ottawa, récemment acquis par Groupe Mach

Mach et son partenaire Sarees Investissements paient 277 millions pour le ONE60 Elgin, un immeuble de bureaux de près de 93 000 mètres carrés. La transaction porte également sur le stationnement étagé adjacent de 850 places qui offre un potentiel de construction jusqu’à 56 000 mètres carrés.

« On aime pour la qualité de l’immeuble qui est certifié LEED Or. Obtenir une certification d’un bâtiment existant nécessite toujours des coûts importants », explique au téléphone Vincent Chiara, président de Mach.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Vincent Chiara, président de Mach

Mach détient maintenant 223 000 m⁠2 de bureaux dans la capitale canadienne, ce qui en fait l’un des principaux propriétaires de bureaux de la région.

Terminé en 1971, le ONE60 Elgin compte 27 étages et mesure 94 mètres. Il est le 12e édifice en hauteur de la région d’Ottawa-Gatineau, selon Wikipédia.

Appelée dans le passé Place Bell Canada, la tour a toujours le géant des télécommunications comme premier locataire, occupant environ 40 % de la superficie.

Le vendeur est la fiducie de placement immobilier H&R REIT. Elle l’avait payé 211 millions en 2002 à une filiale de la Caisse de dépôt. Celle-ci l’avait détenu 16 mois seulement. Elle l’avait acquis de TrizecHahn en octobre 2000 pour la somme de 163 millions.

En mars dernier, Mach a déboursé environ 25 millions pour acquérir quatre propriétés commerciales situées tout juste au sud des Galeries de la Capitale, rue Bouvier à Québec. Ses locataires sont Rona, Adonis, Baton Rouge et l’hôtel Quality Suites.

En 2021, Mach avait acquis six immeubles commerciaux au nord des Galeries, sur le boulevard Lebourgneuf.

Dans les deux transactions, les vendeurs sont Oxford et le Régime de pensions du Canada. Ceux-ci détiennent toujours le centre commercial les Galeries de la Capitale.

Un groupe de réflexion demande l’abolition du règlement 20-20-20

« L’abrogation du règlement pour une métropole mixte [aussi appelé 20-20-20] permettrait de réduire les frais de développement et ultimement, le prix des nouvelles unités », soutient l’Institut économique de Montréal (IEDM), dans son mémoire prébudgétaire adressé à la Ville de Montréal.

L’IEDM est un groupe de réflexion prônant la loi du marché dans l’économie.

Le règlement municipal ciblé par l’Institut impose aux promoteurs d’incorporer des logements sociaux, abordables et familiaux dans leurs projets résidentiels ou de verser une compensation financière.

L’organisme s’est penché sur le cas du projet Le Mansfield, au coin des rues Sainte-Catherine Ouest et Mansfield. Le promoteur veut y construire 225 logements. Le règlement municipal ajoute 2,4 millions au coût de construction et de développement du projet, soit l’équivalent de 10 535 $ par porte.

L’Institut rappelle l’existence de la crise de l’abordabilité du logement, causée par le manque de logements. Sur la base des données en provenance de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, l’Institut rapporte que les mises en chantier dans la région montréalaise doivent plus que doubler, passant de 25 000 à 55 000 par année, « afin de revenir à un niveau de prix qualifié d’abordable ». Or, le règlement 20-20-20 constitue une contrainte, soutient l’IEDM, qui freine la construction de logements.

En savoir plus
  • - 41 %
    Baisse du nombre de mises en chantier dans la région de Montréal après trois mois en 2023, de 5057 en 2022 à 2982 cette année
    Source : Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec